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Vieux 10/09/2020, 22h25
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L’après lycée : première vraie relation amoureuse

Après le lycée, je quittais la maison familiale pour aller dans une grande ville de la région afin de suivre les classes préparatoires aux concours des écoles d’ingénieur pendant deux années. Je me fis rapidement de nouveaux amis notamment grâce à la semaine d’intégration et surtout à la vie d’internat. Nous vivions quasiment en vase clos en sortant très peu et en étudiant beaucoup dans une grande stimulation intellectuelle. Nous avions peu de temps pour draguer les filles auxquelles de toute façon j’avais très peu goûté pendant les années lycée alors que j’avais du temps libre. Les plus grandes chances de conclure pour un mec mal à l’aise comme moi étaient pendant les soirées étudiantes à la veille des vacances. L’alcool désinhibe et lors d’une soirée open bar avant Noël je me distinguai en choppant deux nanas dont une moche en m’agrippant à son string sur la piste de danse. Tout le monde me vit et je n’assumais pas vraiment le lendemain mais comme cela contribua à me bâtir une réputation de dragueur en soirée je m’en accommodais même si je savais au fond de moi que c’était une imposture, un malentendu.

Il fallut que j’attende un an avant de faire une nouvelle rencontre et pas n’importe laquelle. C’était à nouveau pendant la soirée open bar de Noël, j’avais prévu cette fois-ci de me tenir à carreau, quand soudain, j’aperçus sur la piste une jolie fille qui m’observait furtivement. Elle s’approcha ensuite discrètement de moi en dansant. C’était étrange mais malgré mon manque flagrant de confiance en moi et mon peu d’expérience à l’époque, j’arrivais parfois à me transformer en celui que j’aurais aimé être tout le temps : jovial, entreprenant et sûr de lui. La piste de danse en soirée était souvent pour moi un lieu propice à ce type de métamorphose avec un peu de potion magique alcoolisée. Ensuite mon charme de Cendrillon mâle se transformait au matin en garçon timide et rêveur.

Bref, je me sentais bien et je m’approchais à mon tour pour danser face à elle. Puis je l’invitai à boire un verre afin de pouvoir discuter malgré le bruit. Elle était splendide, j’étais à la fois impressionné et enthousiaste. Elle s’appelait Sonia et suivait les cours en prépa commerciale ce qui ajoutait à son charme car c’étaient à l’époque les études qui rassemblaient les plus jolies filles et donc alimentaient les fantasmes de nous autres les « taupins » scientifiques. On retourna danser sur la piste et je finis par l’embrasser timidement. A la fin de la soirée, je la raccompagnai à pied à sa résidence, bras dessus bras dessous, le cœur léger et nous nous souhaitâmes une bonne nuit sur le pas de la porte.

Je vivais comme dans un rêve en étant éveillé, je baignais dans le bonheur, Sonia était une fille belle et intelligente, avec du caractère, elle représentait tout ce que j’espérais depuis des années et ça me tombait dessus d’un coup, je n’en revenais pas. Tout mon passé de déceptions et de lâcheté me semblait désormais derrière moi. Je rattrapais le temps perdu en découvrant le plaisir immense d’avoir une copine : les tendres textos, les appels amoureux, les déjeuners ensemble à la cantine, les baisers et les caresses dans la chambre. Tout alla très vite, nous nous étions retrouvés une semaine après pour fêter le nouvel an avec ses amis et nous avions une chambre à part. Au moment de se coucher, je m’installais dans le lit en caleçon, un peu anxieux, puis elle apparut dans une chemisette de nuit ultra sexy avec son corps de rêve : j’étais en apesanteur. Mais mon absence d’expérience sexuelle se fit cruellement sentir et je lui avouai à demi-mot. Elle me rassura en se montrant douce à mon égard. On attendrait plus tard pour faire l’amour mais je savais qu’il fallait que je m’y prépare. J’achetais donc des préservatifs pour la première fois de ma vie à presque vingt ans ! Même si ça me gênait, je testais quand même les sensations en me masturbant dans une capote pour être prêt le moment venu.

Ce fut un samedi soir après un ciné, Sonia partageait une chambre en résidence et sa colocataire était absente donc on pouvait aller chez elle. On avait déjà passé des nuits ensemble pendant lesquelles nous avions pu nous découvrir petit à petit avec des caresses. J’avais pu apprécier son plaisir lorsque je glissais mes doigts entre ses cuisses, l’expression de son visage, les mouvements de son corps, elle était ravissante. Mais là j’étais tétanisé au moment de passer à l’acte final et incapable d’avoir une érection. En me voyant demeurer immobile Sonia finit par me demander ce qu’il se passait et je lui avouai piteusement la situation. Elle fut surprise mais me rassura gentiment puis nous éteignîmes la lumière alors que la honte m’empêchait de dormir. Plus tard dans la nuit, je me mis à bander fort, peut-être justement parce que j’étais moins stressé. J’étais furieux contre moi mais heureusement Sonia ne dormait pas non plus et nous reprîmes les préliminaires. Puis je montai sur elle et la pénétrai rapidement, sans même penser à mettre une capote, j’étais tout excité. J’ai le souvenir d’une impression de bestialité s’emparant de moi qui m’était tout à fait étrangère. J’éjaculai rapidement, ce n’était pas très glorieux mais au moins c’était fait : je n’étais plus puceau ! Et surtout avec une fille sublime. Par contre je ne réalisais pas sur le coup ma connerie de ne pas avoir mis de capote. Sonia prenait la pilule mais c’était quand même risqué. Une semaine plus tard commençaient les vacances de février, je lui offris une petite bague en avance de la Saint Valentin avant de rejoindre nos familles chacun de notre côté. Elle sembla agréablement surprise par cette attention de ma part.

Quelques jours plus tard elle m’appela, inquiète, car elle n’avait toujours pas eu ses règles et elle m’annonça avec tristesse qu’elle préférait en rester là. Ce fut uniquement à ce moment que je pris réellement conscience de ma coupable légèreté et des graves conséquences que cela aurait pu engendrer. J’aurais pu être papa du premier coup… Finalement Sonia eut ses règles et la situation s’apaisa.

On se revit au retour de vacances avec le sentiment partagé que l’on s’était manqué, elle me confit même avoir pleuré juste après notre rupture et qu’elle était contente de revoir mes beaux yeux bleus. Elle portait d’ailleurs la bague que je lui avais donné avant de se quitter : j’en étais comblé. On se remit finalement ensemble au bout d’une semaine. Beaucoup de regards étaient tournés vers nous, les potins circulaient et je n’étais pas peu fier cette fois-ci d’en faire l’objet. Je la trouvais si belle et son caractère affirmé se complétait bien avec le mien, plus souple. Elle était l’incarnation de la fille idéale dont j’avais toujours rêvé, je me sentais plus en confiance, épanoui.

Deuxième regret

Mais je n’en avais pas fini avec mes frustrations, bien au contraire. Echaudée par l’histoire de l’absence de capote, Sonia accepta les caresses mais refusa d’aller plus loin alors que de mon côté, au contraire, je voulais le refaire pour me rassurer. Je comprenais sa réaction mais petit à petit l’attente me pesait. Par ailleurs les concours approchaient, j’avais beaucoup de travail et la pression augmentait donc on avait de moins en moins de temps pour se voir. Je finis par lui faire part de mon impatience mais elle résista tout en me rassurant qu’elle était bien avec moi.

Cela ne me suffisait plus, mes passions intérieures s’étaient libérées et j’avais du mal à les canaliser, ça me travaillait. Je commençais même à songer à l’éventualité d’une nouvelle rupture du fait que l’on ne se voyait pas suffisamment et qu’elle refusait de coucher avec moi. Je le ressentais égoïstement comme un manque d’amour et une blessure pour mon orgueil. Par contre je ne réalisais pas du tout les conséquences de cette séparation et surtout je ne l’imaginais pas définitive, plutôt comme un moyen de lui faire comprendre que c’était important pour moi. Donc quand cela finit par arriver, j’étais plutôt détendu. Mais progressivement je me rendis compte du vide abyssal créé par son départ et quand je compris que, pour elle, notre relation était définitivement terminée, là je fus en panique. A cela s’ajoutait des résultats décevants aux concours écrits, j’étais dans une spirale infernale qui m’emmena au fond du trou, le désespoir me submergea, je ne contrôlais plus mes émotions. Je n’arrêtais pas de penser à elle, je dormais très mal et me levais tôt le matin pour marcher dans la rue seul, l’air hagard, ruminant mes erreurs. C’était mon premier chagrin d’amour, j’avais eu la naïveté de croire que ma vie était désormais sécurisée et toute tracée mais rien n’était acquis.

Lorsque je rentrai le week-end chez mes parents, j’étais en totale perte de confiance, complètement paumé et je craquai devant eux. Les larmes coulèrent sur mon visage, je n’avais pas pleuré depuis très longtemps, je ne m’en souvenais même plus. Avec mes amis j’arrivais quand même à faire bonne figure ainsi qu’avec Sonia quand on se croisait dans la cour, nous gardions des échanges amicaux. On s’envoyait même quelques textos mais finalement cela amplifiait ma souffrance en me donnant de l’espoir. Je me ressaisis lors des concours oraux, ce qui me permit d’améliorer mon classement et lorsque je découvris une école d’ingénieur qui avait l’air sympathique par le biais d’une plaquette de présentation, je donnai tout pour l’obtenir. En plus c’était dans une ville entourée par les montagnes, cela me permettrait de changer d’air.

Dernière modification par stephub ; 12/09/2020 à 22h20
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