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Vieux 04/07/2020, 15h17
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Par défaut Inversion de l'hypergamie féminine et impact sur le couple

Je viens de tomber sur une étude expliquant l'inversion de l'hypergamie féminine dûe en grande partie à la massification scolaire des femmes (il y a aujourd'hui plus de femmes diplômées que d'hommes).

https://www.ined.fr/fichier/rte/Gene...amie-femme.pdf

Citation:
Nous avons mis en évidence une baisse, puis une inversion de l’hypergamie féminine de diplôme parmi les premiers couples cohabitants entre les générations nées avant la Seconde Guerre mondiale et celles nées dans les années 1970. Ce mouvement a affecté les trois dimensions de l’hypergamie : l’hypergamie absolue, l’hypergamie relative, et la distribution genrée du célibat selon le diplôme. Premièrement, suite à l’élévation du niveau d’éducation des femmes, qui dépasse désormais celui des hommes, c’est plus souvent la femme que l’homme qui est la plus diplômée au sein des premiers couples depuis les cohortes nées à la fin des années 1950. Deuxièmement, même en contrôlant l’évolution de la structure par diplôme de la population, on observe une inversion similaire de l’hypergamie relative. Ce résultat indique qu’au-delà des contraintes posées par la disponibilité de conjoints d’un niveau de diplôme donné, les individus des cohortes récentes « choisissent » plus souvent de former un couple dans lequel la femme est la plus diplômée que l’inverse, par rapport à ce qui arriverait si la mise en couple avait lieu au hasard. Troisièmement, les taux de célibat définitif des femmes, qui augmentaient nettement avec le niveau de diplôme parmi les générations d’avant-guerre, se sont rapprochés au point qu’on n’observe plus aucune différence parmi les générations nées dans les années 1960. Ces trois évolutions indiquent que les normes de genre ont évolué bien au-delà de ce qu’imposait mécaniquement la massification scolaire observée chez les femmes.

Cependant, l’évolution spectaculaire observée ici doit être relativisée. D’une part, la première mise en couple reste fortement genrée, même au sein des cohortes récentes. Les chances de vie en couple demeurent inférieures pour les hommes non diplômés, indiquant un effet négatif persistant des difficultés d’insertion professionnelle sur la conjugalité masculine.

Elle n’a pas non plus permis de modifier profondément la répartition du travail domestique. C’est que le statut d’étudiante ou de diplômée ne suffit pas en lui-même à offrir une position de supériorité au sein du couple, ni une plus grande facilité à renégocier les rôles (Lefeuvre, 2008) : seule l’activité professionnelle semble avoir un certain effet en ce sens (Bauer, 2007; Champagne et al., 2015), du moins lorsque les revenus de la femme sont assez élevés par rapport à ceux de l’homme (Nicole-Drancourt, 1989; Ponthieux et Schreiber, 2006). Et il n’est pas rare que les carrières féminines soient bridées par la crainte, partagée par les deux conjoints, que la femme gagne plus que l’homme (Testenoire, 2008). On peut penser que la division sexuelle du travail est plus fondamentale dans la définition des identités genrées que les niveaux relatifs de capital culturel des conjoints. Ceci expliquerait alors la résistance des rôles genrés malgré l’inversion de l’hypergamie de diplôme –qui serait donc en partie un mirage tant qu’elle ne se traduit pas pour ainsi dire en « espèces sonnantes et trébuchantes ». Mais il n’est pas écrit que rien ne doive évoluer de ce côté : en effet, l’hypogamie féminine d’éducation augmente la probabilité que la femme soit la principale contributrice aux revenus du couple (Klesment et van Bavel, 2015), et là encore, une lente convergence pourrait bien être à l’œuvre (Morin, 2014).
Selon vous, quel impact sur le couple engendrera l'hypogamie féminine?

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