Discussion: Misere du desir
Afficher un message
 
Vieux 26/04/2020, 12h59
Fabre Fabre est déconnecté
Banned
 
Date d'inscription: février 2012
Messages: 176
Par défaut

Oui et puis la frustration sexuelle est dure à isoler, comme facteur.

C'est dur de trouver quelqu'un absolument épanoui dans le reste des aspects de sa vie SAUF sexuel. Ca existe, mais c'est rare, puisque c'est pas difficile d'imaginer que quelqu'un de stable financièrement, psychologiquement, avec un bon réseau social va laisser le problème empirer, sans rien faire. Généralement, une frustration sexuelle est liée/à côté d'autres et à ce moment-là c'est un vrai casse-tête.

Même les MGTOW, tu vas pas me dire: leur vision ultranoire et victimaire du statut d'homme est surtout partagée par des hommes qui ont une place très basse dans l'échelle sociale, et qui cumulent plusieurs soucis: traumas, déséquilibre alimentaire, chomâge, soucis psys...au milieu de tout ça, la frustration sexuelle et affective sert plus de glue et de point de focale.

Du reste, je pense que c'est une erreur de croire que c'est véritablement possible de ressentir 0 frustration, pour toujours.

Quoi qu'on fasse, quoi qu'on vive, c'est très dur d'atteindre un équilibre parfait, il y a toujours même un léger déséquilibre.

Je pense du coup qu'on peut agir par frustration sexuelle, mais seule elle ne tient pas; chez les Japonais, elle est une corollaire de leur système de travail et d'une société tournée vers l'utraperformance, un sens aigu de l'honneur (et de la honte), et du collectif. Du côté cool, ça pousse les gens à se donner à fond, et à penser aux autres avant soi. Du côté pas cool, ça fait des karoshi (suicide au bout d'un burn out), une incapacité à demander de l'aide et à la recevoir sans jugement, et un manque de lieux dédiés à l'amour. En effet, les japonais vivent soit dans des petits apparts peu pratiques pour une vie sexuelle épanouie, soit dans des grandes familles où la chambre à coucher est petite et peu insonorisée; beaucoup vont donc dans des Love hotels automatiques, mais c'est dispo qu'en grande ville, et c'est stigmatisé.

Je grossis le trait, mais en gros c'est ça. Avec notre civilisation de la culpabilité judéo-chrétienne, on s'en sort mieux.
Réponse avec citation