Discussion: De l'infidélité
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Vieux 05/08/2019, 14h14
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Localisation: À Balbec, ou quelque part dans l'Italie de la Dolce Vita de Fellini.
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Par défaut De l'infidélité

Je constate et déplore que le rapport à l’infidélité est quelque peu pernicieux en ces contrées. Cela participe à la nourriture de la nouvelle doctrine-doxa « progressiste », laquelle ronge et ravage notre civilisation occidentale de l’intérieur depuis près de trois siècles désormais. Bien au-delà de la simple tolérance, l’infidélité est de nos jours fièrement exposée, voire encouragée au sein de l’inconscient collectif.

Dans le cadre d’une relation de couple traditionnelle monogame, donc fondée sur les notions tacites d’intimité exclusive et de confiance/honnêteté, je n’entends ni ne comprends que l’on puisse s’arroger de manière égoïste — au nom de la sacro-sainte prétendue « liberté » individuelle — le droit de briser l’autre. De le briser, de quelle façon ? Émotionnelle et psychologique, tout d’abord, ce premier aspect semble évident. Vient ensuite la question des conséquences financières et matérielles de l’acte de tromperie, une fois l’affaire connue et la séparation consommée, notamment dans les cas d’achat de biens en commun. Puis celle des conséquences sanitaires : considérant d’une part que la plupart des couples établis s’adonnent à du sexe non-protégé, et considérant d’autre part l’hypothèse selon laquelle l’aventure infidèle est également non-protégée, le risque de transmission d’I/MST est à prendre en compte. D’autres conséquences enfin : paternité non-désirée, dans le cadre du mariage, entre autres.

Et que l’on n’invente aucune justification fallacieuse au coupable. « Il/elle ne me comblait plus au lit, ne me faisait plus rêver, ne me désirait plus ; j’avais envie de m’évader, de me sentir vivant.e de nouveau…etc ». Lorsque l’on traverse ce genre de tensions dans un couple monogame, trois solutions s’offrent alors à nous : la communication ( échanger avec son/sa partenaire afin d’extérioriser notre ressenti, de découvrir celui de l’autre et de tenter de remédier à la situation ), la pause ou enfin la rupture. À la vérité, il n’y a tout bonnement pas d’excuse valable à la fornication. C’est de la lâcheté : je profite du confort de couple tout en vagabondant et me fichant de l’autre. J’y vois là une énième manifestation de la société de consommation, capitaliste, individualiste et irresponsable, qui marchandise les relations humaines. Nauséabond.

Si vous tenez tant que ça à votre « liberté sexuelle », optez pour le couple polygame, polyandre ou polyamoureux. Privilégier le libertinage et l’échangisme. Là à tout le moins, il s’agira d’un choix partagé par tous les partenaires, d’un choix respectueux et transparent. Ou, ne vous mettez pas en couple, tout court, et faites plutôt des trucs à base de « friendship with benefits » ou autre délire.

Le comble, d’un point de vue institutionnel et juridique, c’est que la France s’efforce de maintenir le mariage monogame, tandis que dans le même temps, l’adultère est de plus en plus admis. Il n’est en effet plus constitutif de délit pénal, ni même plus — dans certaines circonstances qui tendent à se généraliser avec la jurisprudence — une violation du devoir de fidélité conjugale, donc une faute à caractère péremptoire ( entraînant divorce ). Il même à présent loisible de faire figurer son amant.e sur son testament. Hypocrisie d’État…

Je pense qu’il est grand temps que le forum se responsabilise à ce sujet. Car, si découverte, l’infidélité est néfaste pour le compagnon abusé. De même qu’elle est néfaste, si non-découverte, pour l’amant qui espérera en vain que sa dulcinée daigne abandonner son couple.
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« (...) Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée. »