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Vieux 27/04/2019, 00h58
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Envoyé par *Luciole* Voir le message
C’est assez incroyable de voir à quel point tu mélanges tout.

Je ne sais même pas par où commencer pour détricoter cet amas d’affirmations incomplètes (exemples : les Lumières et la raison, présents, mais Rousseau et l’état de nature, oups, oubliés ; l’inconscient, cité, mais l’inconscient collectif, euh… mmm...) que… en fait je vais laisser tomber. Ça me fatigue avant même de commencer.

Donc allons directement à l’essentiel :

Si l’on suit ton raisonnement, c’est la biologie qui détermine tout, de près ou de loin. Et c’est là qu’est le problème : même s’il est probable que sur le fond, tu aies raison (nous ne sommes finalement que des animaux évolués), parfois, c’est de tellement loin que ce n’est tout simplement plus si important d’en tenir compte. Un exemple : l’influence des religions sur les individus et donc la société. Où est la biologie là-dedans ? Vraiment très très loin.

Ce qui veut dire que nous devons tenir compte de trois choses (en interaction continue, évidemment) quand nous parlons des mécanismes qui fonctionnent chez un individu donné :
- la biologie (le corps ; hormones, besoin de préserver ses gènes etc.)
- ce qu’on nomme habituellement la culture (au sens large ; inconscient collectif, fonctionnement de la société dans laquelle il vit et/ou a grandi, religion dominante ou réprimée, etc.)
- ses traits de caractère individuels et son histoire familiale et personnelle.

Négliger un de ces aspects, c’est juste du gros n’importe quoi. Aucun humain n’existe avec seulement l’un ou l’autre, nous avons tous les trois aspects en nous.

Et ta conclusion sur la manière de trouver un « remède » pour les sexistes et autres… Là on est carrément dans un rêve éveillé. Dommage, d’ailleurs.


Pour en revenir au sujet de départ,

1. La passivité féminine dans les démarches de séduction est le comportement le plus courant (observé par vous tous/toutes, en France en tout cas) ;

2. C’est grâce à nos actions individuelles à tous/toutes que nous finirons par changer le fonctionnement de la société,

DONC la conclusion est qu’il faut oser prendre les codes à contre-courant (ici : laisser les femmes prendre l’initiative) dans l’espoir que les choses changent MAIS qu’il ne faut pas trop attendre comme résultats de ce genre de démarche dans l’immédiat, puisque : voir 1.
(d'où un choix personnel de jouer selon les règles ou d'en instaurer de nouvelles...)
Lol. J’ai mentionné l’état de nature et l’état civil. Donc, lorsque tu prétends que j’aurais oublié, au mieux tu n’as pas bien lu, au pire c’est de la mauvaise foi. Et puis pour ce qui est de la sociologie politique, en tant que juriste, je m’intéresse davantage à Hobbes qu’à Rousseau ( que je trouve plus intéressant en droit public sur les questions de démocratie représentative et de légicentrisme ). La pensée du dernier s’est par ailleurs inspirée de celle du premier. Mais bon, l’on s’égare un peu. Car les acceptions des notions d’état de nature en sociologie politique et de nature humaine en sociologie classique diffèrent. Et j'ai surtout utilisé les termes d'état de nature et d'état civil dans mon post précédent pour caractériser le passage d'une postérité issue de la reproduction, donc primaire, à une postérité culturelle.

L’inconscient collectif se retrouve dans la fameuse « composante historico-sociale » que tu évoquais dans ta première publication, et à laquelle j’ai répondu. La société façonne l’inconscient collectif, qui n’est autre qu’un agrégat culturel spatio-temporel. Ce qui est ironique, c’est que, plutôt que de desservir mon postulat de départ ( selon lequel la biologie et donc l’inconscient masculin influe sur la perception selon laquelle une femme qui aurait eu diverses partenaires serait une menace pour la postérité ), la notion d’inconscient collectif ( telle que définie par Jung ) corrobore mes propos. J’invite tous ceux qui nous lisent à s’y intéresser, puis à comparer avec mon précédent post. De toute manière, sur cette question, tu prêches à un convaincu ! Je suis un aficionado des écrivains Bernard Werber ( Le Sixième Sommeil ) et Bernard Beckett ( Genesis ).

La religion et la spiritualité, au sens large, sont précisément nées du besoin biologique, inné de l’Homme de croire en l’éternité. Par sa croyance en l’éternel, il envisage à la fois son altérité et sa postérité. C’est un peu le même processus que l’art et le fait culturel, que j’ai mentionné dans mon précédent post. La crainte de la mort ( tant personnelle que celle de l’espèce ), de l’inconnu et du néant sont le fondement même de la croyance. Or, la crainte de la mort n’est pas véritablement rationnelle. Elle est biologique, innée. Gravée dans la génétique ( et donc aussi bien l’inconscient individuel que l’inconscient collectif ). On peut débattre de ce sujet si tu veux, j’ai pas mal de théologiens et d’historiens de profession dans mon entourage, et je m’y passionne.

Quant aux mécanismes « qui fonctionnent chez un individu donné », comme tu dis, je n’ai jamais affirmé le contraire. Je n’ai rien négligé. Je me suis efforcé de montrer la complémentarité entre ces trois fameux mécanismes, en précisant toutefois que, de tous, c’est la biologie qui est le point de départ. Ce qui est une évidence, car la vie/le corps précède la Raison. Ce n’est qu’ensuite qu’il y a débat parmi les sociologues et anthropologues : la société précède-t-elle à l’individu, ou bien l’individu précède-t-il à la société ?
Sur ces questions, je t’invite à lire les travaux du sociologue et anthropologue Roger Bastide, ainsi que ceux du psychanalyste Freud ( et son Malaise dans la Culture ). La vision d’Yves Coppens, paléontologue, est également enrichissante.

Tiens, puisque nous parlions des Lumières ! D’aucuns, parmi les élites sociales de l’époque, t'auraient dit que Newton rêvait éveillé, lorsqu’il théorisait la gravitation universelle. Il en va de même pour toute idée novatrice. Donc, toutes proportions gardées, si tu me dis que ma suggestion de remède est un rêve éveillé, je le prends pour un compliment !

Dernière modification par Beren777 ; 27/04/2019 à 01h08
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