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Vieux 04/02/2019, 17h30
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Par défaut Méditation sur l'attitude du player

Le Game c'est cool mais..

Le game m'a apporté beaucoup de bénéfices, je ne veux pas être de mauvaise foi.
Il m'a apporté une bonne connaissance de la mode,
Une bonne connaissance des traits théoriques de l'Alpha-mâle.
Les articles, le forum, les dates et le SPU qui m'ont aidé à sortir de la misère sexuelle.
D'ailleurs, le SPU c'est très pratique, car quand on pratique ça assiduement, on se met dans la poche une petite routine pour choper un numéro. Pratique quand même, ça évite de passer par tinder où l'on doit faire face à la concurrence, au décalage virtuel/réel, aux artifices des photos.

Car oui une photo (je vais enfoncer une porte ouverte) c'est pas la réalité ! Entre le comprendre et en avoir vraiment conscience c'est énorme.
D'ailleurs dire "Celle là est trop jolie" ça me semble jouer au jeu de....



"Montrer que"

A-t-on vraiment besoin de "travailler" perpétuellement son game ?
De rectifier en permanence ses comportements, ses habitudes et son look ?

On s'occupe de la surface, de l'image que l'on renvoie
(L'attitude de l'alpha-mâle)

J'ai été à fond dans cette voie jusqu'à l'obsession.

D'ailleurs, je trainais avec des gens qui étaient des "séducteurs".
Mes autres amis un peu geek, je les rejetais, car ils salissaient mon image d'alpha-mâle.
Tels un miroir, ils me renvoyaient la part de geek qui était en moi. Et j'avais envie de les (de me?) taper.

Comment j'ai pécho ma coloc

J'ai emménagé avec une coloc (Léa) et elle m'a tapé dans l'oeil.
J'étais en plein dans le Game et j'ai sorti toutes les ficelles du Game pour la pécho.

Avant chaque rencontre, pour lui en mettre plein la vue, je me goinfrais d'articles ADS, de Robert greene, de Neil Strauss, de conseils de mon Wing. J'allais même parfois faire un peu de SPU pour me "chauffer". Entre nous, j'écoutais même machiavéliquement à sa porte, avec un carnet et un stylo en main, la manière dont elle parlait à ses amis pour déceler ses désirs, et ses faiblesse psychologiques. Tout ça pour être le personnage qui la ferait craquer.

Puis, bingo, j'ai réussi (FC comme on dit chez nous ), J'ai couché avec Léa ma colocataire, entamant une relation de "sex-coloc".

Après beaucoup de sexe, ça a commencé a devenir problématique, (c'est pas pour rien qu'on se méfie du sexe entre coloc)
Tout les jours je montrait que j'assurais, que j'étais "alpha".
Au début ça a marché d'enfer !

Comment j'ai perdu ma coloc

Mais le temps passant, cette dynamique s'est usée...

En effet, l'ordre des choses veut que dans une relation, l'intimité s'installe. On se révèle petit à petit.
Mais entre moi et ma colloc, aucune intimité n'étais possible !

Porter ce masque sacré d'alpha-mâle (et j'en avais chié à le façonner), c'était pour moi la garantie d'être avec la meuf.
En effet, la meuf, Léa, me kiffe pour mon image d'alpha (Celui qui bricole, toujours classe, toujours la patate, toujours fun)
Si je lui révélais qui j'étais (pas toujours au top), je risquais de la perdre.
J'étais donc dans l'impossibilité de lui révéler qui j'étais vraiment, avec mes faiblesses non-compatibles avec l'image de l'alpha-mâle (quand je me laisse aller, quand je n'ai pas une pine de feu, quand je suis efféminé, quand je parle de moi, quand je suis mélancolique).

Ainsi, toute l'énergie que je mettais à incarner ce personnage "fun, dynamique, viril" a commencé à s'épuiser, et à la fin mon personnage, mon avatar, mon ventriloque, mon "Gesualdo" n'avait plus rien à dire.

Il ne restait plus que moi, le vrai MOA, étudiant en musique, parfois regardant des films la main dans le froc, parfois trainant sur ADS
J'étais honteux et mutique.
Pourquoi faire parler cette personne, ce MOA si pitoyable ?

Dans mon appartement, j'étais fatigué, je n'avais pas l'envie et le temps de monter d'autres numéros de bricolage, de roi de la coloc, ayant sens des réalités, pragmatisme et qui organise des soirées.
Dans mon appartement, j'avais désormais envie de ma robe de chambre puante, ma tisane et ma weed.

On avait plus rien à se dire, c'était lourd et pesant au quotidien
.
Elle a commencé a avoir d'autres plan cul qui vennaient à l'appart (en théorie, autorisé dans le contrat mais en pratique, il faut serrer les dents...)

Puis, elle m'a plaqué et s'est mis en couple avec un gars.

...
"Quand le personnage qu'on a incarné est démasqué on est comme un con.
Quand le masque tombe tout se casse la gueule"

Gandhi
N'est-ce pas ce qui arrive quand on veut...


"Séduire pour Séduire"

Déprimé, je retourne chez un psychanalyste, freudien à l'ancienne avec le divan etc.
Je l'avais lâché au bout de 4/5 séances car j'avais l'impression que ça ne menais à rien.

Mais j'ai décidé cette fois-ci de rentrer plus sérieusement dans le jeu.
Cette psychanalyse m'a alors fait prendre conscience que "être soi-même" c'est peut-être quelque chose d'essentiel.
On apprend sur ADS qu'il faut qu'on soit "nous-même mais en mieux"
Mais il me semble qu'on ne peux pas être mieux que nous même.
Du moins pas avec les recettes qu'on apprends sur ADS.

Être-soi même n'est-ce pas d'abord dire ce que l'on pense ?

Il me semble que je n'ai jamais autant progressé qu'en cherchant à être le plus honnête possible.

Et j'ai réalisé que bon nombre de choses que j'avais enfouies en moi, je n'osais pas les dire. Du moins avec grande difficulté.
Et j'ai réalisé que dire ce que l'on pense vraiment (inconscient et censure oblige) est loin d'être facile.
Un programme 30 jours est insuffisant, c'est un travail de longue haleine.
Ca fait maintenant 2 ans que je consulte mon psychanalyste, et j'ai pris conscience qu'être honnête ce n'est pas que "dire les choses qu'on pense" mais c'est plutôt dire les choses avec les bon mots, aux bonnes personnes, même au moment ou on ose pas les dire.

Fort de cette expérience, J'ai commencé à devancer et démasquer sans peine ceux qui font semblant, ceux qui veulent "montrer que" en adoptant telle ou telle attitude.

Je suis retourné aux problèmes autour de mes études que j'avais délaissé pour le Game. et j'ai commencé à...



"Prendre les choses comme elles viennent"

Comprendre que recentrer sur mon travail (mes études de musique) est et mettre le game de côté a été le plus bénéfique pour moi.
Je pense qu'elle est ici la vraie arène de combat, les choses que l'on fait.
Se battre pour séduire est contre-productif.

...Au Bar

Lors d'une soirée entre membres d'ADS,
Je voyais les players qui n'étaient pas décontracté,
Je les imaginais quand la crainte face aux meufs, au rejet et au regard des autres survenait.
Elle semblait mal accueillie.
Ils se disaient dit "merde j'ai peur"
"il faut que je combatte cette peur pour être un player".
Et le game devenaient pour eux, un combat, et les bars sont des terrains de chasses hostiles.

On devient des espèces de soldats qui combattent mais est-ce vraiment ici que nous devons nous battre ?

J'ai compris qu'un bar c'était en fait un lieu de détente...
Waouh... Tout ça pour comprendre un truc très con en fait
Le bar en fait on le fréquente après le vrai combat , c'est-à-dire le travail..
Et j'ai compris que du moment que tu bosses, que tu te consacre à tes projets, ben tu ne rougis pas deux minutes à l'idée de parler de tes tisanes, de ton attitude efféminée, et de ta main dans ton froc puisque tu as une raison d'être.

...Avec les amis et les collègues

Idem pour les amis, pourquoi m'être entouré de gens "stylés", "virils", "séduisant", "avec du challenge" ?

Je les ai finalement délaissé et j'ai opté pour les gens où la compagnie m'est tout simplement agréable, avec qui je peut être vraiment moi-même, sans me dire que je dois montrer ceci ou cela.
Je laisse ce défi pour mes collègues de travail du Conservatoire, lieu de compétition.
Je pense que cette expérience m'a fait comprendre que le challenge, bah c'est ma relation avec mes parents, c'est me faire respecter par les autres étudiants, c'est s'occuper de mon association, c'est contenter le public et le jury qui écoute la musique aux concerts du Conservatoire, c'est me faire des thunes, et montrer à mes profs que j'envoie.

Finalement, le Game, pris tout seul, n'est-il pas un challenge bidon ?

Que pensez-vous de tout ça ?
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