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Vieux 16/01/2019, 19h03
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Localisation: À Balbec, ou quelque part dans l'Italie de la Dolce Vita de Fellini.
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Bonsoir, Fin Limier, et heureuse nouvelle année à toi ! Merci pour ce sujet passionnant.

En réponse à ta première question : La séduction est-elle le royaume de l'ego ? À mon sens : oui, parfaitement.

Furtif précis sémantique : définition du verbe " séduire " — Definitions : seduire - Dictionnaire de francais Larousse

L'oeuvre séductrice a vocation à susciter l'attrait d'un ego étranger aux quatre figures freudiennes ( présentées et simplifiées ici :Id, ego and super-ego - Wikipedia / le moi: instance psychique, structure psychologique de l'inconscient (Freud). ) qui forment la psyché d’un individu. * Petit aparté : en effet, je suis un aficionado du Malaise dans la Culture * Davantage encore que le seul attrait, je dirais qu’il s’agit de requérir l’adhésion, l’acception par autrui non seulement de sa substance ( métaphysique ), mais aussi du mode de fonctionnement individualiste ET sociable qui en découle. La personne qui séduit souhaite, de façon souvent totalement inconsciente, non pas « partager » ( car de la notion de partage se déduit l’altruisme, le don de soi pur et indifférent, qui est selon moi très rare et improbable en matière de séduction ), mais bien incliner l’autre ( par la ruse, par des atours, des verroteries, du charme ) à valider son habitus/son epistemê, autrement dit sa conception du monde. Par conséquent, séduire équivaudrait à une rencontre des mondes, de deux mondes étrangers l’un pour l’autre. Et tout le processus consistera, par des mécanismes de domination sociale/relationnelle, en ce que l’une ou les deux parties du couple naissant se soumette ( s’accorde, pour ceux qui préfèrent ) à l’autre. Ce serait peut-être un début d’explication rationnelle du pourquoi est-ce que nous sommes si nombreux à ressentir un râteau davantage comme un rejet intégral de soi plutôt que comme un rejet d’une partie de soi ( un accident métaphysique ; par exemple : la manière d’aborder, le style vestimentaire à un instant T etc… ). Alors certes, Descartes disait : « Cogito ergo sum », j’ai conscience d’exister par le simple fait de penser puis d’interagir avec l’environnement qui m’entoure. J’oserais y ajouter ceci, tiré d’un dicton répandu dans différentes cultures du continent africain : Ubuntu ( Swahili ), Zo Kwe Zo ( Bantous, Sango de Centrafrique ). Qui pourrait se traduire approximativement par : « Mon humanité existe à travers la tienne ». Le Yin et le Yang, l’équilibre harmonique. L'on séduit par pur égoïsme, pour se sentir exister.

Quant à ta seconde question, relative à la notion d’Alpha Male et aux idéaux de Mark Manson ;
Je distingue au sein même de la théorie du Mâle Dominant deux choses : la virilité ancestrale, naturelle, innée, et la virilité évolutive. Cette dernière est tributaire de son temps, de l’époque, des moeurs sociales. Et c’est là que ta question m’intéresse tout particulièrement. Car à mon sens, plus que le patriarcat si cher aux féministes 3.0., c’est le néo-libéralisme, le capitalisme qui enserre les hommes dans le carcan d’une domination masculine nocive. L’Alpha Male d’aujourd’hui est celui que tu décris : la figure d’un homme d’affaires de Manhattan. Que l’on fait miroiter à tous les hommes, fi de leurs aspirations, de leurs personnalités, de leurs spécificités propres.
Je préfère une virilité plus saine, plus naturelle, plus inclusive : celle de Manson en somme ( je ne connais pas ). Bien que là encore, tout est question de juste équilibre.
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