La séduction, royaume de l'ego ?
Bonjour à tous,
Derrière le titre légèrement provocateur, il y a une question que je me pose depuis pas mal de temps et j’aimerais avoir votre avis là-dessus :
« La séduction est-elle le royaume de l’ego ? »
Je sais que le mot « ego » est un peu péjoratif, du moins quand je l’emploie, et je reconnais l’utilité de la séduction dans le sens : jeu dont on apprend les règles, parce que si tu les connais pas t’es dans la merde pour pécho. Mais faut appeler un chat un chat.
Dans le délire de l’Alpha Male, il y a l’obsession du contrôle :
- Contrôle de sa posture, son physique, sa tenue vestimentaire, son corps…
- Contrôle de ses relations sexuelles, amoureuses, amicales, fréquentations…
- Contrôle de son « lifestyle », être son propre patron, gagner plein de thunes, avoir du temps pour soi… (D’ailleurs « Alpha Male et libéralisme » serait un sujet super intéressant à aborder).
- Contrôle de la conversation, de l’interaction, toujours avoir le lead, enfin, le plus souvent.
Il suffit de lire John Alexander pour s’en rendre compte.
On peut même aller plus loin en disant que c’était déjà le cas au XVIIIème siècle. Si on lit les Liaisons dangereuses, on s’aperçoit que pour les protagonistes, séduction = domination. De soi mais surtout de l’autre.
D’un autre côté, les enseignements bouddhistes, new age ou même les écrits de Mark Manson poussent beaucoup à reconsidérer ces choses, à ne pas s’y attacher. Manson parle de vulnérabilité, d’honnêteté, beaucoup de détachement aussi, de « s’en foutre », bref, de lâcher-prise.
J’essaie de faire une synthèse entre les 2 courants et pour être honnête, j’ai l’impression que ce dernier courant m’a bien plus apporté, y compris dans le domaine de la séduction.
Oui mais voilà, l’ego n’est-il pas nécessaire dans ce jeu dont les règles ne sont pas innées pour tout le monde ? Voire même dans le simple dépassement de soi ?
On peut entendre « ego » comme « Système de défense de l’estime de soi » comme le dirait Christophe André.
Ou comme « Image faussée de soi-même, que l’on cherche à tout prix à défendre au détriment du bonheur » comme le dirait Eckhardt Tolle.
Les deux définitions ne s’excluant pas d’ailleurs.
J’ai le sentiment diffus que le remède est un peu dans le poison et vice-versa.
Exemple concret qui parle davantage de développement personnel : j’ai eu un job temporaire pendant deux semaines. Ces nouvelles responsabilités me mettaient la pression. Je ne VOULAIS pas flancher malgré mes insomnies. Une voix me disait « détache-toi » mais c’était quasi-impossible. J’ai l’impression que dès lors que l’on souhaite ardemment une chose (s’améliorer, séduire), l’ego est présent quoiqu’on fasse. Et que le détaché extrême peut vivre sur une montagne en mangeant des baies et se foutre éperdument de la séduction.
« Il est impossible de s’en foutre de tout. » Même Mark Manson le dit.
Voilà, je me perds un peu dans mes réflexions, mais je tenais à les partager avec vous. Je crois que la question qui sous-tend les précédentes c’est : comment séparer le bon grain de l’ivraie ?
J’ai hâte de lire votre avis.
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