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Vieux 08/09/2018, 23h19
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« vous subordonnez le droit à l'idéal, à l'exemple des idolâtres polythéistes, dont j'ai raconté la décadence : en quoi vous êtes tout à fait d'accord avec la moderne bohème, dont la maxime est, comme vous savez, l'art pour l'art - Or, le principe de l'art pour l'art conduit à des corollaires de toute sorte, qui naturellement entrent dans votre catéchisme : le pouvoir pour le pouvoir, l'argent pour l'argent, l'amour pour l'amour, la jouissance pour la jouissance. »
La Pornocratie ou les femmes dans les temps modernes, Pierre-Joseph Proudhon, 1875

« Dans une société où le succès est sa propre définition, les hommes ne peuvent comparer leurs accomplissements qu'en les comparant à ceux d'autrui. La satisfaction de soi-même dépend de l'acceptation et de l'approbation publiques, et ces dernières ont-elles mêmes changé de nature.
Jadis la bonne opinion qu'amis et voisins pouvaient avoir d'un individu indiquait à celui-ci qu'il s'était révélé utile à sa communauté, car cette opinion reposait sur ses accomplissements, ses réalisations.
Aujourd'hui, les hommes recherchent l'approbation non de leurs actions, mais de leurs attributs personnels. Ils ne souhaitent pas tant être estimés qu'admirés. Ils cherchent moins à acquérir une réputation qu'à connaître l'excitation et les éclats de la célébrité. Ils veulent être enviés plutôt que respectés.
L'orgueil et l'âpreté au gain, caractéristiques du capitalisme en voie de développement, ont fait la place à la vanité. »

La culture du narcissisme, Christopher Lasch, 1979


Difficile de dire ce qu'est vraiment le développement personnel. Cependant, il est possible de dire ce qu'il ne devrait pas être : le développement personnel pour le développement personnel, la conquête pour la conquête, le tour de biceps pour le tour de biceps.

Ou encore, si le résultat ou la satisfaction qu'on en tire se mesure par comparaison avec autrui : "plus que lui" ; "plus que la moyenne" ; "plus que tout le monde dans cette pièce". Encore ce ne devrait pas être du développement personnel.

Pour finir, le développement ne devrait pas non plus être un moyen d'amélioration ou d'augmentation de soi, la création qui en résultera doit être excédentaire à la personne et non servir à combler un "défaut" ou "un manque". L'idée contraire mène tout droit à la dépression, au stress et à l'épuisement - les Danaïdes (vos efforts) et le tonneau troué (vous).


1. Ce n'est pas une fin en soi.
2. Son résultat ne se mesure pas par comparaison à celui d'autrui.
3. Il ne comble pas, il crée.
(4. Si ça s'achète, ce n'est pas du développement personnel)


« Jadis la bonne opinion qu'amis et voisins pouvaient avoir d'un individu indiquait à celui-ci qu'il s'était révélé utile à sa communauté, car cette opinion reposait sur ses accomplissements, ses réalisations. »
Il est intéressant de constater que la notion d'utilité publique ou de communauté est complètement désuet même dans le développement personnel actuel. Il faudrait quand même que le développement personnel ne reste pas... personnel. c'est même Kapital Mein Führer ! (aucune raison que cette discussion n'atteigne pas le point Godwin)
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Roi de la préparation, Empereur de l'inaction

Dernière modification par Barbiche_ ; 09/09/2018 à 08h28
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