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Vieux 31/08/2018, 14h17
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Par défaut Sources de notre self esteem

Les sources de notre estime personnelle


Ceci est un petit essai théorique sur les fondations de notre confiance en nous, que je mets ici à l'épreuve face à vos remarques et critiques.


Mon axe d'analyse distingue deux sources :
- source externe : validation des pairs, reconnaissance sociale, intégration et position dans la hiérarchie du groupe social. C'est l'image que les autres vous renvoient de vous même.
- source interne : votre appréciation personnelle de vos propres résultats. C'est la façon dont vous vous percevez, comment vous vous voyez.


L'intérêt pragmatique de cet essai est de comparer les deux sources et de voir comment les équilibrer pour être plus stable dans sa vie quotidienne, au niveau de votre estime personnelle.
Car notre stabilité émotionnelle est largement conditionnée par la solidité de notre confiance en nous. Ceux qui ont une confiance inébranlable possèdent un blindage émotionnel, là où ceux qui en sont dépourvus poseront un genoux à terre dès les premières critiques ou difficultés.

Reprenons chaque source en détail pour en comprendre les principes de fonctionnement :


SOURCE EXTERNE

Nos interactions sociales quotidiennes ne sont jamais neutres. Chaque interlocuteur émet de nombreux messages sur son appréciation de votre présence : est-ce que les gens viennent vers vous ? Sont-ils heureux de vous voir, souriants ? Au delà de l'état d'esprit habituel de chacun de vos interlocuteurs (plutôt positif, chaleureux, ou plutôt négatif, acerbe), vous pouvez comparer la façon dont ils vous traitent avec la façon qu'ils ont de traiter les autres (ne vous comparez évidement jamais aux égards offerts à une jolie blonde à gros seins, vous seriez déçus).

La somme moyenne de ces faveurs, la combinaison de l'intérêt que les gens vous porte, constitue votre source externe de confiance.

Cette source peut donc fluctuer selon les personnes que vous croisez, selon les contextes sociaux où vous vous retrouvez.
Vous pouvez être le boss dans votre cercle d’amis, et vous retrouver marginalisé dans votre milieu professionnel, ou vice versa.
Elle est variable et conditionnée. Nous pouvons tous être largués par notre copine du jour au lendemain, ou être licenciés comme un vulgaire malpropre par notre patron, car oui la vie peut être foncièrement injuste avec n'importe qui, n'importe quand, c'est ainsi.

Pourquoi les sources externes de validation sont-elles aussi variables :
- toute société ou groupe social obéit à un code de référence, le code permet l'intégration par les pairs, sur la base de la ressemblance. Je te ressemble -> je valide ta façon d'être. Les façons de parler, de s'habiller, sont les parties les plus évidentes du code utilisé par le groupe social (je m'habille en costard au travail, je m'habille en skater avec mes potes skateurs).
Le code varie, donc la validation des pairs varie selon le code du groupe social, vous devez choisir votre code. Vous pouvez polariser votre façon d'être pour être plus ou moins passe partout (sachant que quand on plait à tout le monde, on ne plait à personne en réalité). C'est une question d'équilibre.
- toute société ou groupe social obéit à une hiérarchie ; vous pouvez à tout moment être déclassé voire remplacé par un rival qui vous surpasse en tout point. Vous pouvez aussi avoir un coup de malchance, ce sont les aléas de la vie. Un accident vous rendra moins performant, que ce soit une maladresse en société ou une jambe cassée, ça peut aussi être beaucoup plus grave.




SOURCE INTERNE

Au cours de notre développement cérébral, nous apprenons par paliers qui s'empilent et se superposent. On progresse comme en gravissant les marches d'un escalier. On appelle ça la cognition ; quelles stratégies je met en place à tel moment de mon développement ? Est ce que je vais obtenir les choses par la force ou par la ruse ? Quelles sont mes capacités et quelles marge de manœuvre ai-je pour les exercer ?

A ce titre, il n'y a rien de pire qu'un enfant qui n'aurait aucune marge de liberté pour faire ses expériences. C'est le syndrome de l'enfant trop sage, qui est en réalité mort à l'intérieur, il n'a aucune initiative ni aucune créativité car ses parents (ou autres agents type école) ont brisé ces penchants naturels au profit du conformisme et de la docilité.
Dans un cas extrême, cet enfant n'aura jamais que des sources externes de validation, il ne vivra que par le regard des autres et en conformation avec les attentes du plus grand nombre.
Heureusement en pratique ce n'est jamais aussi tranché...


Ce qu'il faut en retenir :
Il est important voire vital de faire vos propres expériences. Nous avons tous besoin de mesurer notre capacité d'action sur le monde extérieur. Nous avons besoin de voir jusqu'où nous pouvons grimper, quelle vitesse nous pouvons atteindre, quels résultats notre force nous permet d'atteindre.
Nous choisissons un domaine de prédilection puis nous éprouvons nos capacités en atteignant les petits objectifs que nous nous fixons.
Chaque enfant fera ça par jeu. Adultes, nous devons continuer de jouer avec nos limites et d'apprendre à nous dépasser.

C'est pourquoi il est extrêmement important de développer et cultiver des passions et autres centres d'intérêt.
Nos loisirs et occupations sont le moyen de nous construire, seuls, face à notre propre regard.

Dans un contexte solitaire, nous avons toute latitude pour faire des essais, pour choisir quelle valeur construira notre code.
Qu'est ce qui est important pur moi ? Savoir soulever 100kg, savoir faire un 360° sur un skate park, être le boss sur Street Fighter, ou être capable d'écrire une symphonie ?

En dehors de tout regard extérieur, qu'est-ce qui pour vous fait sens ?
Qu'est ce qui est important pour vous dans la vie ?
Qu'est ce qui fait votre identité en terme de savoirs, savoirs faire, savoirs être ?
Quelles connaissances, quelles compétences ? Quelle réalisation vous rendra fier de vous ?


Ces putains de questions sont d'importance capitale, si vous ne les vous êtes jamais posé, vous y avez sûrement déjà répondu inconsciemment.
Dans le cas contraire, il est fort probable que votre estime personnelle soit faible et fragile.
Car l'accumulation de petits succès personnels vous permet de savoir avec une conviction qui vous êtes, ce que vous valez.
En dehors de tout autre référentiel, de tout jugement des autres sur vos réalisations, vous savez que vous pouvez le faire.

Même si c'est honteux en société ! Si pour vous, pisser le plus loin vous fais vous sentir comme le roi du monde, alors c'est assez bon ! Ca fait le job.
On a tous un petit carnet mental avec nos plus belles médailles et réussites : "ahah, ce jour où je me suis fait la Simone, quel BG" ; "je suis peut être une merde en maths, mais au moins j'arrive à marcher 5 mètres sur les mains, et ça c'est énorme".
Je prends des exemples à la con, osef, le tout est que ces exemples soient les vôtres.

Je vais vous dire honnêtement, ma petite liste intime : elle n'aura peut être aucune valeur pour certains d'entre vous. D'autres pourraient être épatés. Ce qui est beau c'est que j'en ai rien à foutre : j'ai fais ça pour moi avant tout.
Dans cette liste, je retrouve la musique, ce que j'ai composé, ce que je sais jouer au piano ou à la guitare ou même avec d'autres instruments, les concerts que j'ai pu donner notamment à l'Elysée Montmartre, et ouais c'est pas rien. Ou encore la fois où je me suis branlé 18 fois en 24h. C'est honteux, osef, moi j'y vois une performance sexuelle éloquente sur ma virilité et mes capacités physiques( MON référentiel je vous ai dit). Le hold up sur mon ex, le double hold up en la récupérant, ou encore cette fois où j'ai sodomisé Miss E dans les chiottes de mon taf.
Mais j'en ai d'autres, j'ai une grosse queue, je lis et j'écris super vite, quand je me fixe un objectif en général sous deux ans j'arrive à l'atteindre.
Ma créativité, mes différences, mes originalités, même si ce sont des déviances, tout cela fait ma fierté.

Bon, vous avez vu que tout n'était pas hyper acceptable socialement.
Vous avez vu que j'accordais une grande importance à mon propre regard sur moi même, et que j'encule l'externe.
L'externe fini bien par tomber quoi qu'il en soit. Mes réussites, je peux en partager certaines qui me feront briller en soirée le jour où j'en aurai besoin. De fait, il est excessivement rare que j'expose certains des hauts faits énumérés plus haut, en premier lieu parce que le job est fait pour moi.

C'est de la confiance incorporée.
Et personne ne pourra jamais me l'enlever.
Même en étant la risée de 500 personnes. J'ai déjà été adulé par davantage, so what ?

Dernière modification par don Diego de la Vega ; 31/08/2018 à 14h20
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