Salut Paul,
Je ne sais pas dans quelle mesure ça peut t'aider mais après 4 ans et 9 mois de relation j'ai fini par quitter mon ami pour des raisons qui semblent ressembler à celles de ta copine.
Difficile de tout expliquer sans bouffer monopoliser complètement ton sujet mais dans les grandes lignes je dirais que je suis une fille plutôt énergique alors que mon copain (qui avait 20 ans de plus que moi) l'était moins, et que je suis partie travailler à distance après 1 an de relation.
Concrètement au quotidien, il fallait souvent que je prenne l'initiative de tout ce qui sort de l'ordinaire car sans cela, notre temps libre se répartissait entre regarder la télé, faire la sieste et les tâches ménagères : rien de bien folichon donc.
Régulièrement (tous les 6 mois sur les 2 dernières années) je remettais le sujet sur le tapis comme quoi je m'ennuyais dans notre couple, et surtout du fait qu'on n'avait pas de projet commun, de rêve partagé à concrétiser ensemble, de défi auquel nous aurait pu s'attaquer à deux. A chaque fois j'essayais de lui proposer des choses : qu'on s’entraîne pour une compétition sportive/de danse ensemble, mais ça l'ennuyait; de nous payer des cours de photos et qu'on fasse un bel album, mais ça le fatiguait; de faire des vidéos tous les deux (j'avais pleins de sujets en tête) mais ça ne lui disait trop rien, d'écrire un livre à 4 mains mais ça ne le tentait pas.
Je lui demandais alors quelle direction il voulait donner à sa vie, où est ce qu'il voulait aller mais il ne savait pas, il était heureux comme ça et ne voulait rien changer.
De son côté ce qu'il me proposait, c'était d'avoir des enfants, sauf que j'avais beaucoup trop le sentiment que les enfants seraient pour lui un moyen de me coller des responsabilités dans les pattes et de me verrouiller sans changer d'état d'esprit pour accepter sans évolution préalable de sa part.
A chaque fois la dispute se terminait par une réconciliation, un "je ne suis pas quelqu'un de démonstratif ou de très moteur parce que je n'ai pas été élevé comme ça, laisse moi un peu de temps" puis on passait à autre chose.
Et le temps passait et rien ne changeait : toujours aucun objectif défini, aucune aspiration précise, rien à part exister, ses projets c'était "continuer" pendant que moi je rongeais mon frein.
Et pourtant je suis une personne assez casanière aussi : 1 à 2 sorties par mois + 1 objectif commun ça me suffit, mais 0 c'est trop peu.
A notre dernière discutions l'été dernier, il m'a dit que s'il n'arrivait pas à être plus moteur c'était aussi ma faute, à cause de mon choix de travailler à distance et du fait qu'on ne se voyait pas assez, ce qui ne l’empêchait de se projeter avec moi.
A cette période je venais d'être approchée par une entreprise située à 10 min de chez lui donc j'ai accepté leur offre et j'ai changé de boulot en janvier dernier même si j'appréhendais un peu.
Mon retour a été épouvantable : là où j'avais une soupape de décompression pendant la semaine avec la possibilité d'aller boire un verre avec mes collègues ou de rencontrer d'autres gens, j'étais maintenant tous les soirs avec lui à ne rien faire.
Certains pourront dire "ben tu n'avais qu'à faire des choses toutes seule si le mouvement te manquait tellement"
Certes, mais dans ce cas où est l'intérêt d'être en couple si c'est se comporter comme des sex friend qui mènent leur vie de leur côté et ne se voient que pour coucher ?
Sans compter que les WE où je m'organisais un truc dans mon coin, il suffisait que j'en parle le vendredi soir pour que subitement les reproches tombent "Quoi ? tu n'es pas là demain ? Mais j'avais prévu d'aller faire *mettez ici l’activé de votre choix* et je comptais sur toi pour m'accompagner" alors que comme un fait exprès, les 5 précédents WE s'étaient traduits par siestes + télé.
Au final, après 2 ans passés à attendre qu'il se passe quelque chose, j'ai finalement accepté l'idée que son comportement n'évoluerait pas, qu'il ne me servait à rien d'attendre davantage et je suis partie.
Ça a été dur parce que je l'aimais encore mais plus le temps passait, plus j'étais en colère avec l'impression d'être enchaînée à un boulet qui me sapait mon énergie et m’empêchait d'avancer, sans compter des maladresses de mon copain dans les dernières semaines qui ont mit le feu aux poudres.
Du coup Paul, vois dans quelle mesure ce que je décris peut correspondre à ce qu'a ressenti ta copine.
Après, je considère que le principe d'une histoire c'est qu'elle doit avancer. Personne ne reste assis dans un cinéma après la fin du générique (et ceux qui restent pendant le générique, c'est uniquement parce qu'ils imaginent qu'il y aura un bonus après le générique, sinon ils partiraient aussi) donc si tu veux que des gens aient envie de partager ta vie, elle doit raconter une histoire et cette histoire doit avancer.
Je pense que la vie est trop courte pour gaspiller son temps mais bon, c'est peut-être une vision de fille.
J'ai beau t'aimer encore, j'ai beau t'aimer toujours
J'ai beau n'aimer que toi, j'ai beau t'aimer d'amour
Si tu ne comprends pas qu'il te faut revenir
Je ferai de nous deux mes plus beaux souvenirs
Je reprendrai la route, le monde m'émerveille
J'irai me réchauffer à un autre soleil
Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin
Je n'ai pas la vertu des femmes de marins
Dis, quand reviendras-tu ? de Barbara
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