Afficher un message
 
Vieux 09/06/2018, 19h41
Avatar de AlexandreDeMacedoine
AlexandreDeMacedoine AlexandreDeMacedoine est déconnecté
Master
 
Date d'inscription: août 2014
Messages: 1 804
Par défaut

Yop

Citation:
Du coup j'ai besoin de précision pour dire si je suis d'accord avec vous ou non. En ce qui concerne le fait de "rester nul" toute sa vie, volontairement, dans un domaine assez présent dans sa vie, je trouve ça contre productif voir même handicapant en fait et à l'inverse, s'investir dans un domaine très rarement présent dans sa vie dans le but d'en devenir le meilleur, c'est aussi contre productif. De mon point de vu, il y a un équilibrage à faire entre temps investi/dédié dans un domaine au cours de sa vie et le niveau minimum requis pour que ce soit agréable de le pratiquer.
Comme l'a dit tron, il ne s'agit pas vraiment et même pas du tout de cela, aucun des deux en fait puisque dans les deux cas on inverse l'ordre logique.

Pour que tu comprennes mieux, laisse moi prendre un de tes exemples :

Citation:
J'ai pris conscience de quelque chose dans les jeux vidéos, dans un instrument ou dans le sport, c'est que ton degré de plaisir à pratiquer une activité dépend de ton niveau dans celui ci (enfin pour moi). Quand tu débutes un sport, tu dois te concentrer sur l'aspect technique, tu dois t'appliquer à faire les mouvements de bases. Une fois que tu as dépassé ce socle, tu as accès à des mouvements plus difficiles, plus impressionnants qui libèrent plus d'adrénaline dans ton corps. Tu as aussi une légèreté mentale vis à vis de ces mouvements de base, tu t'en détaches et ça permet de se concentrer sur l'autre, sur l'aspect humain.
Je dirais que je suis partiellement d'accord avec toi, cela dépend des activités en fait et du cadre de pratique. Mais j'ai déjà fait le même genre de discours par exemple sur le tennis et c'est vrai, quand tu fous tout dehors c'est chiant, comme au ski au début tu reviens tous les soirs avec un mal de chien derrière les jambes, etc. (à l'inverse, je m'amuse dix fois plus quand je dans comme une merde au sens technique du terme). Et des fois aller quelque part malgré ces réticences peut être positif (par exemple mes parents m'inscrivaient en colo d'office, au début je geignais mais au fond de moi j'avais quand même envie de voir et après c'était à chaque fois génial...mais si j'y avais été une deuxième fois alors que la première fois je n'y avais trouvé aucun intérêt, ni plaisir, ni rien, quel intérêt aurais-je eu à y aller ?)

Donc pas de souci...mais ce n'était pas vraiment la question.
La question est : pourquoi cherches-tu à t'améliorer dans ce sport, cette activité ? N'est-ce pas une curiosité, une envie, une passion qui te pousse à la pratiquer ? Ou alors est-ce que tu cherches à démarrer une activité pour être un "meilleur" homme ? C'est ça mon point et peut-être que tu n'as pas compris parce que tu n'as pas forcément le problème !

Je suis d'accord sur le fait que des fois la ténacité rentre en jeu parce que dans les faits on ne peut pas toujours prendre du plaisir tout de suite dans une activité, ça s'appelle gérer la frustration. Mais c'est sain que si cette activité a un "sens" pour toi, la volonté seule ne fait rien et mène à la ruine.

En d'autres termes, je parle plutôt d'acceptation de sa "valeur" en tant qu'être humain, valeur qui d'ailleurs n'a pas vraiment de mesure.
"Médiocre" s'entend au sens d'un être humain qui n'est pas fondamentalement supérieur aux autres en valeur absolue (dans des domaines, oui, mais au sens global ça n'a pas de sens).

En somme, mon message résonnera plutôt dans l'esprit des gens qui attendent d'être "meilleurs" pour s'accepter, pour vivre, en fuyant leur soi actuel qui est jugé "nul". Plutôt que de pointer du doigt des éléments qui dérangent dans leur vie, ils rejettent entièrement leur personen par amalgame.

Et justement j'ai remarqué un point commun entre les forumeurs (dont moi) qui malgré des progrès parfois importants sur le plan concret, finissaient toujours par retomber dans des cycles de montagnes russes : ils entretiennent la honte de soi, ils ont mis une distance par rapport au "petit être fragile/timide/nice guy" qu'ils étaient (ils jettent donc leur humanité passée à la poubelle,se réduisent à des archétypes négatifs...or cet humain, c’est eux).
Et je le sais car je suis en perpétuel mouvement : dès que des émotions négatives arrivent ou que je rencontre mon vrai moi "médiocre", j'essaie de le fuir par une action/une amélioration. Et peu importe jusqu'où je vais, quel que soit ma réussite, je me sens de plus en plus mal car ce n'est jamais assez "bien"...pire, je me sens de plus en plus en insécurité et mal dans ma peau (statistiquement, en alternant avec des phases d'impressions de grandeur). C'est ma métaphore de la tour d'ivoire : tu essaies de monter le plus haut possible pour fuir tes démons, la personne "médiocre" que tu es car tu ne t'acceptes pas entièrement.

La réussite dans des domaines n'a même rien à voir, ayant été dans une prépa, etc. j'ai bien vu que l'évaluation que l'on a de soi est toujours relative. "Médiocre" est un terme personnel, ceux qui essaient de rendre général ce terme sont des gens qui essaient de consolider leur assurance par le dénigrement. On peut aimer ou détester des gens, mais il faut faire la part des choses sur le jugement de valeur.

Et pour revenir au sujet que tu as levé malgré tout, ce que je voulais dire c'est qu'accepter sa médiocrité n'a absolument rien à voir avec l'action ou l'inaction, mon discours a plutôt à voir en résumant à gros traits avec le SENS qu'a cette action pour nous et le BESOIN à laquelle elle répond. Et aussi au fait que l'on peut EN MEME TEMPS se respecter/s'accepter ET admettre qu'on a des envies/besoins non assouvis. En fait, il est même prouvé qu'il est contre-productif de rentrer dans une dialectique de punition avec soi : ne pas s'accepter en se disant "je suis nul, je veux devenir un bon homme" ne marche pas. Pire, l'ayant expérimenté des années, ça a presque l'effet contraire.

Voilà en gros quel était mon propos.
Et pour l'éclairer un peu plus, je te laisse réfléchir sur la différence entre "nul" et "médiocre" puis à constater que la médiocrité était autrefois une valeur positive.
En résumé, tu es plutôt parti sur les moyens qu'on se donne pour remplir ses objectifs tandis que mon discours porte plutôt sur son rapport à soi et au sens de ce qu'on fait dans sa vie...mais au fond tu as illustré de la meilleure manière qui soit qu'on était au fond d'accord sur le sens des actes :

Citation:
Jusqu'à maintenant, le "prisme de la performance" fait beaucoup de bien dans ma vie. Je pense pas que le foutre totalement à la poubelle soit une bonne chose. Je vais me prendre pour exemple. Il y à 3 ans, je sortais d'une histoire difficile et mes études ne me plaisaient plus, j'avais l'impression d'être une grosse brèle. Je savais même pas pourquoi je me le vais le matin. Puis un jour, j'ai décidé d'arrêter de me lamenter sur mon sort et j'ai tout envoyé valsé. J'ai serré les dents, je me suis réorienté, j'ai changé de copine, j'ai serré les dents et je me suis poussé pour avoir une vie qui me plaisait, pour réussir à l'atteindre, à en faire une réalité.
Tu devineras jamais lequelle des deux types de vie je préfère...

L'acceptation à l'extrême de sa médiocrité est l'assurance d'une existence pleine de plaisir à ton avis ?
Tu vois, tu as changé de voie car tu avais envie/besoin de le faire. Ce n'est pas ça le prisme de la performance, car il n'y a aucune performance dedans (performance = chercher à être meilleur dans un domaine, dans un événement ; toi ce n'était pas ton objectif de t'améliorer TOI mais c'est la satisfaction de tes désirs, ta vie que tu as changé , donc c'est totalement différent ! Dire "j'ai fait mieux" sous-entend que tu compares deux expériences dans les mêmes conditions et avec la même échelle de valeur ET donc aussi qu'un résultat sera jugé/évalué/noté), il y a plutôt un respect de soi, de ses envies. C'est ta vie qui te dérangeait, pas toi. Donc c'est peut-être pour ça que tu ne vois pas ce qui pourrait t'aider dans mon texte puisque tu n'en as pas besoin vu ce que tu dis

Pour résumer par l'exemple ce qui différencie le prisme de performance de ce que tu dis, voilà :
Imagine que tu passes un concours.
Dans un cas, tu veux avoir une note suffisante parce que tu veux entrer dans une école qui te permettra de suivre ton rêve.
Dans l'autre, tu désires avoir une bonne note pour avoir une bonne note, pour te sentir meilleur, ...
Premier cas : la performance est une étape au service d'une envie, envie qui n'est pas évaluée en soi ; dans le second cas, c'est l'évaluation qui est l'objectif. Qui dit performance dit compétition avec soi ou avec les autres. quand c'est avec soi, cela veut dire que l'on se voit comme un adversaire. Attention, on peut aussi aimer la performance en soi mais le problème vient quand on aliène son amour de soi à ses performances.

Est-ce que parce que tu étais avec cette copine et avec ces études c'était TOI qui était "nul" ou était-ce plutôt tes conditions de vie par rapport à tes envies ? l'acceptation de la médiocrité, c'est accepter de ne pas être parfait et infaillible, pas ce que tu dis.
A moins que tu considères un type qui serait dans ta situation comme "médiocre"...comme si les qualités humaines, la profondeur d'une personne, etc. dépendait de ses conditions de vie. J'espère que non.

Dernière modification par AlexandreDeMacedoine ; 09/06/2018 à 20h12
Réponse avec citation