Ce type là, comme Elliot Rodger, étaient avant tout des gens en grande souffrance. Je ne veux pas les excuser ou leur trouver des circonstances atténuantes, car penser cela et faire cela n’est pas en accord avec mes valeurs et je pense qu’ils se trompent de combat (si tant est qu’il y en ait un), cependant il m’apparaît important de dire que ce ne sont pas des décérébrés.
J’ai un ami qui fait parti de ces gens là, il pense du bien d’Elliot Rodger ou de son combat, je ne sais pas exactement parce qu'on n'en a jamais parlé. Parce qu’il est en souffrance d’avoir une vie sentimentale et sexuelle qu’il estime pauvre, qu’il subit cela et parce qu’il n’est pas à l’aise avec les femmes, pourtant pas faute d’avoir essayé. Mais quand j’en parle à ma copine elle me dit qu’il ne respire pas la confiance en lui et qu’avant de vouloir séduire des nanas il devrait faire un travail sur lui, pour mieux s’estimer.
Car c’est quelqu’un de profondément gentil, je l’estime beaucoup, il a de grandes qualités humaines mais un manque de confiance en lui qui l’empêche d’avancer dans sa vie d’une manière générale. Et je suis sûr qu’un jour ce genre de personne peut basculer de l’autre côté, tellement sa souffrance devient difficile à gérer. Il aurait besoin d’un accompagnement psy mais est trop fier pour s’en rendre compte, ou alors il s’en rend compte mais n’a pas la force de franchir le pas, se complaisant dans cette situation qui malgré tout ne le satisfait pas. Après il n’a pas eu une enfance facile, parfois battu par sa mère, une absence de repères masculins (père complètement dominé par la mère qui décide de tout). C’est comme s’il était dépressif, d’une certaine manière. Je voulais vraiment dire ça au regard de mon ami, parce que ça me fait chier qu’on le réduise à un décérébré.
Je pense que ces personnes existaient déjà il y a plusieurs décennies/siècles, mais aujourd’hui, avec l’émergence d’internet, les forums, la faciliter à faire rentrer les gens en contact, ce mouvement prend de l’ampleur car ces personnes trouvent un écho à leur souffrance, en l’entretenant entre eux, en l’amplifiant, sans contradicteur pour leur expliquer qu’ils font fausse route et que ce n’est pas de cette façon qu’on doit envisager les rapports H/F. Ce phénomène m’inquiète car cela leur permet de continuer à s’enfermer dans cet état d’esprit qui n’est en aucun cas une porte de sortie face à leur mal être.
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