Bonjour à tous,
Ce post est la suite directe de celui intitulé "Un texto emporté par le vent".
D'ailleurs, celui-là, le vent n'a qu'à l'emporter où il veut
Ainsi que vous le savez, ma nouvelle et belle voisine vient d'emménager dans mon immeuble, quelques étages plus haut que moi, étant moi-même situé au rez-de-chaussée (donc, forcément, par définition... Bref.).
Background :
Mardi dernier, je rentre dard-dard du boulot.
Faut que je me magne, je n'ai pas beaucoup de temps avant de repartir pour assister à une représentation théâtrale dans une ville plus ou moins voisine de la mienne.
J'introduis la clé dans la serrure de ma porte.
Au même moment, arrive une femme. Brune. Distinguée. C'est drôle, elle est vachement jeune, je trouve, sachant qu'ici, à part moi et mon voisin du premier étage, il n'y a que des gérontes.
Je l'aborde. Comme on est dans un immeuble où il n'y a presque que des retraités, le sujet est tout trouvé :
Moi : Vous venez voir votre grand-mère ?
Elle : Non, pas du tout, je viens d'emménager ici.
Moi : Ah, mais on est voisins alors ! On va se tutoyer ! Tu t'appelles comment ?
Elle : Aurore.
(Je lui demande aussi ce qu'elle fait, à quel étage se situe-t-elle, patati patata. On cause quelques minutes)
Moi : Enchanté Aurore. Moi, c'est Victor ! Je suis désolé, je serais bien resté discuter plus longtemps, mais dans 45 minutes je dois repartir pour aller voir une pièce de théâtre. J'aime beaucoup le théâtre ! Ecoute, je passerai te voir dimanche.
Elle : OK
Bon, et puis, aujourd'hui, justement, on est dimanche. Je ne suis pas allé la voir aujourd'hui, mais hier.
Hier, donc, j'ai sonné à sa porte pour lui proposer de lui montrer un peu la ville (et moi aussi, tant qu'on y est, c'est plus intéressant de se balader à mon bras que d'être paumée dans une ville inconnue
) et boire un verre.
Manque de bol (ou pas
), elle n'est pas chez elle.
Un peu dépité, je rentre chez moi et décide de retenter le lendemain.
A côté de sa porte fermée se trouve un paillasson enroulé.
Le sien de toute évidence.
Arrivé chez moi, je me dis que je pourrais faire une approche carrément plus fun et assez burnée.
Surtout que je ne me vois pas sonner de nouveau à sa porte, ça fait nice guy, je trouve.
Et ça fait plusieurs mois déjà que j'ai opéré une transformation dans ma manière de penser, et que mon mindset a shifté dans une voie que j'apprécie de plus en plus.
Je vais donc me servir du décor.
Je m'assois donc tranquillement à mon bureau, prends un post-it et écris le message suivant :
"Coucou ! Comment vas-tu ?
As-tu pu visiter un peu notre belle cité ?
(D'ailleurs, je ne t'ai même pas demandé d'où tu venais ! Pas bien !Donc je vais rectifier : tu viens d'où ?
J'imagine que tu as fait connaissance avec les quelques problèmes de la porte d'entrée [NDLR : elle est régulièrement bloquée et on doit faire tout le tour du bâtiment pour rentrer]... en ce moment, vu qu'il fait chaud, ce n'est pas tellement un problème que d'être enfermé dehors !
Fais-moi signe quand tu as un moment ce weekend ou la semaine prochaine.
Sympathique journée à toi, Aurore.
Victor, ton "voisin" du rez-de-chaussée"
Ce post-it, je remonte pour le coller dans le paillasson de la miss.
On peut l'apercevoir depuis l'ascenseur, d'ailleurs
Vous allez probablement vous demander : "Victor, pourquoi t'as pas tout simplement collé le post-it sur sa porte ?"
Réponse : je sais pas ! J'ai fait ça sur le moment !
De retour de soirée, je remonte voir ce qu'il en est : plus de post-it.
Elle l'a pris.
Et, au réveil, sur le sol, près de ma porte, ce mot :
"Salut Victor,
Merci pour ton petit mot !
Je t'avoue que ce weekend est assez chargé, mais je peux te proposer de passer chez toi demain soir vers 17h 30 par exemple.
(C'est moi, c'est encore un peu le bazar...)
Très bonne journée !
Aurore du 3e"
Voilà où l'on en est.
17h 30 demain, c'est juste pas possible pour moi, donc je vais décaler une heure plus tard.
Et chez moi, encore moins : ne sachant pas si je reste ici encore longtemps et, surtout, voguant de CDD en CDD, mon appartement n'est pas fort meublé.
Et, lorsque j'ai invité les femmes que je rencontrais directement chez moi, au niveau vibe, c'était pas ça.
Donc, là, pas question.
Je vais faire ça Victor-style : on va profiter de la summer vibe, on va s'installer en terrasse. Je vais lui donner RDV dans mon QG, là où je me rends pour trouver l'inspiration lorsque j'écris mon roman.
Tout ça, je vais lui dire dans un ultime post-it que je collerai, anticipation émotionnelle oblige, dans son paillasson (même moi, ça me fait quelque chose
j'ai l'impression de revenir à l'époque où mes parents glissaient des pièces en chocolat dans nos chaussures et où nous, enfants, attendions impatiemment le lendemain matin pour voir s'il y avait quelque chose dans nos chaussures
)
Et puis, pour la logistique, je vais lui coller mon numéro sur le post-it pour qu'elle confirme de son côté.
Parce que j'ai une vie à côté de "the man who delivers yellow notes to pretty women".