[Nobishi]

Moi j'interviens juste rapidement pour te poser une question:

- Est-ce que tu es du genre à te lancer corps et âme dans quelque chose quand ça te plait, et du jour au lendemain, laisser tomber parce qu'une nouveauté t'attire plus ?

[don Diego de la Vega]

J'ai l'impression que ce sujet ressemble aux films qu'on peut se faire avant une soirée, en se disant "on va faire ci, on va faire ça" etc etc
(pour les plus novices d'entre nous, c'est le genre de films qu'on se fait avant un rencard !)


Ce qui n'est pas super dans ce fonctionnement, c'est que d'une part on peut être facilement déçu comme dit Theros.

Plus grave encore, on devient moins souple par rapport à ce qui peut arriver, du coup on va s'empêcher d'expérimenter d'autres formes de fun.


Faut vraiment aborder toutes ces situations sociales sans idées pré conçues, sans espoirs, afin d'être vraiment dans le moment présent et d'en profiter.

[Theros]

Avant de me pencher sur le sujet, je traversais des phases de high et de low longues et intenses, qui dépendaient presqu'intégralement de l'estime que me renvoyait mon environnement social. J'accordais une importance démesurée à la validation des gens et dès que celle-ci disparaissait, mon estime de moi-même disparaissait par la même occasion. En gros, quand je me savais aimé et protégé par des gens, j'étais le roi du monde, bavard, drôle, dès que je sentais l'environnement plus hostile ou moins bienveillant, je le vivais affreusement mal, je devenais le mec transparent qui souriait bêtement. Là où cette manière d'interagir avec les autres était fondamentalement néfaste c'est que du coup j'étais prêt à renier mes fondements identitaires profonds pour obtenir la validation des gens. Tu te reconnais dans cette description ?

Je suis passé par là, aujourd'hui je suis moins touché par tout ça, mais un peu quand même.

Plus que ton comportement, il est important que tu travailles sur ce qui le détermine : ce qu'il y'a dans ta tête, la source de tes doutes, tes "interrupteurs" émotionnels. Et si tu évolues constamment avec cette pression du résultat, c'est certain que tu risques de toujours te braquer quand tu rencontres une difficulté.

Mais déjà, quels sont ces défauts dont tu nous parles ?

Effectivement je me met une grosse pression à chaque fois. Mon plus grand défaut avec les gens serait que je les soule trop, que je n'ai pas une grande intelligence sociale, que je ne dise pas ce qu'il faut, et que les gens s'ennuient avec moi, voire dans le meilleur des cas me supportent.

Maintenant, vouloir changer est une bonne chose. Mais changer pour devenir qui? Quoi? Pour faire quoi? Et surtout, jusqu'où?

Changer pour devenir un idéal que j'imagine, ce serait le "moi" parfait. Seulement, est-ce seulement possible et bon pour moi ?

- Est-ce que tu es du genre à te lancer corps et âme dans quelque chose quand ça te plait, et du jour au lendemain, laisser tomber parce qu'une nouveauté t'attire plus ?

Bingo, c'est moi ! Non en vrai c'était moi, même si ça m'arrive encore.

Faut vraiment aborder toutes ces situations sociales sans idées pré conçues, sans espoirs, afin d'être vraiment dans le moment présent et d'en profiter.

Je fais ça depuis un certain temps, et j'ai l'impression que ça "marche" pas beaucoup --> a savoir que ma personnalité plait pas tant que ça

[Nobishi]

Envoyé par Theros

Changer pour devenir un idéal que j'imagine, ce serait le "moi" parfait. Seulement, est-ce seulement possible et bon pour moi ?

Je pense que le "moi" parfait est un idéal vers lequel on tend, mais qu'il ne faut pas pour autant ignorer qui l'on est au départ. Savoir équilibrer les deux, l'aspiration vers mieux et l'acceptation de soi.

Envoyé par Theros

Bingo, c'est moi ! Non en vrai c'était moi, même si ça m'arrive encore.

Clairement, j'étais aussi beaucoup comme ça. Et on finit souvent par être déçu parce qu'on attend trop des nouvelles personnes que l'on rencontre qu'elle continue à évoluer exactement comme nous. Parfois, il vaut mieux apprécier certains traits chez des gens que l'on apprécie même si maintenant, on est moins en phase avec eux, quitte à voir plus de personnes différentes pour ne pas en être lassé. Et des fois, les gens changent trop et ce que l'on avait en commun n'existe plus, alors autant les oublier.

Je ne sais pas si ça t'aide, mais ça me semble important.

[Theros]

Je pense que le "moi" parfait est un idéal vers lequel on tend, mais qu'il ne faut pas pour autant ignorer qui l'on est au départ. Savoir équilibrer les deux, l'aspiration vers mieux et l'acceptation de soi.

Dans ce cas là c'est sur ce point que je galère un peu, notamment l'acceptation de soi.

Et on finit souvent par être déçu parce qu'on attend trop des nouvelles personnes que l'on rencontre qu'elle continue à évoluer exactement comme nous. Parfois, il vaut mieux apprécier certains traits chez des gens que l'on apprécie même si maintenant, on est moins en phase avec eux, quitte à voir plus de personnes différentes pour ne pas en être lassé. Et des fois, les gens changent trop et ce que l'on avait en commun n'existe plus, alors autant les oublier.

Je suis d'accord avec toi mais quel rapport avec le fait de se lancer corps et âme dans quelque chose pour arrêter le lendemain au profit d'autre chose ?

[once-around]

Envoyé par Theros

Effectivement je me met une grosse pression à chaque fois. Mon plus grand défaut avec les gens serait que je les soule trop, que je n'ai pas une grande intelligence sociale, que je ne dise pas ce qu'il faut, et que les gens s'ennuient avec moi, voire dans le meilleur des cas me supportent.

Pourquoi employer le conditionnel ? Est-ce parce que c'est quelque chose qu'on t'a reproché mais que tu n'en es pas convaincu ? Ou car tu crains que ces défauts se manifestent et que dès lors ce n'est pas un défaut à proprement parler que tu exprimes mais juste la peur d'une situation inconfortable ?

Envoyé par Theros

Changer pour devenir un idéal que j'imagine, ce serait le "moi" parfait. Seulement, est-ce seulement possible et bon pour moi ?

Non, évidemment. Tu ne seras jamais parfait. Et tu ne feras jamais parfaitement les choses à chaque fois. Mais même en acceptant cette imperfection conditionnelle, ce qui est la première étape, si tu t'attaches à un idéal inatteignable, tu continueras à te dévaloriser. Et à nouveau, quitte à me répéter, plus cet idéal dépendra de quelque chose que doivent te donner les gens ou le hasard, plus l'atteindre sera compliqué. D'où l'intérêt remettre le travail sur soi et les progrès individuels au centre de tes ambitions.

Donc, ton moi idéal à l'heure actuelle tu le trouves réalisable ? Et s'il ne l'est pas, il est grand temps que tu t'interroges sur la construction de celui-ci, la source de son importance pour toi. Mon expérience me suggère qu'en général on désire démesurément ce dont on a le plus souffert du manque.

[Theros]

Pourquoi employer le conditionnel ? Est-ce parce que c'est quelque chose qu'on t'a reproché mais que tu n'en es pas convaincu ? Ou car tu crains que ces défauts se manifestent et que dès lors ce n'est pas un défaut à proprement parler que tu exprimes mais juste la peur d'une situation inconfortable ?

On m'a déjà reproché tout ça. Je ne sais plus si c'est encore le cas, mais c'est toujours dans un coin de ma tête.

Donc, ton moi idéal à l'heure actuelle tu le trouves réalisable ? Et s'il ne l'est pas, il est grand temps que tu t'interroges sur la construction de celui-ci, la source de son importance pour toi. Mon expérience me suggère qu'en général on désire démesurément ce dont on a le plus souffert du manque.

En vrai je pense que oui. Ca supposerait pas mal d'efforts de mon côté. Mais il y a une variable que je ne pourrai contrôler, c'est tout ce qui relève de mes relations avec les autres. Et ça me fait peur.

[Nobishi]

Envoyé par Theros

Je suis d'accord avec toi mais quel rapport avec le fait de se lancer corps et âme dans quelque chose pour arrêter le lendemain au profit d'autre chose ?

Le rapport est simple. Que ce soit vis à vis de personnes ou d'activités, on cherche à atteindre un idéal que l'on se forme dans notre esprit. On cherche à atteindre cet idéal, mais souvent, on n'accepte pas qu'il diffère de ce que nous avions imaginé et plutôt d'accepter que la situation dans laquelle on se trouve nous rapproche de ce que l'on cherche à atteindre, on décide de changer complètement en se persuadant qu'il y avait une erreur de calcul dans l'idéal précédent, mais que le nouvel idéal que l'on prévoit sera mieux, que l'on a appris de nos erreurs.

Pour moi, j'avais aussi l'impression que l'on ne pouvait pas être bien s'il n'y avait pas toujours du neuf.
L'idée n'est pas de rester inerte et faire la même chose toute sa vie ou toujours changer, mais savoir observer qu'une partie de notre "moi" a changé, l'accepter, sans pour autant renier automatiquement le reste.

[Theros]

Je vois ce que tu veux dire, mais n'est-ce pas dangereux de penser de la sorte, au point que tu te complaises dans une situation acceptable pour toi, en refusant un changement qui serait possiblement meilleur et te rendrait plus heureux ? Comment faire la part des choses ?

[Oncle Barney]

Envoyé par Theros

Je vois ce que tu veux dire, mais n'est-ce pas dangereux de penser de la sorte, au point que tu te complaises dans une situation acceptable pour toi, en refusant un changement qui serait possiblement meilleur et te rendrait plus heureux ? Comment faire la part des choses ?

Hey Theros! Deviens millionnaire, ta vie sera meilleure, tu pourras faire ce que tu veux, tout ce qui te rends heureux. Ou alors deviens politique, ça a l'air pas mal aussi...

Alors qu'est ce que tu fous? T'en es où dans ton changement?

Tu penses complètement à l'envers! Tu penses hors de toi. Tu n'es pas en contact avec toi même en réfléchissant ainsi.

A ton avis, pourquoi toute quête spirituelle (qui pour rappel est le vecteur le plus puissant du bonheur) passe par un certain dépouillement de soi? Pourquoi cette quête de se délester du superflus?
Pourquoi tout ceux qui reviennent de voyage dans des populations pauvres asiatiques par exemple partagent TOUS le discours d'y avoir rencontré des personnes mille fois plus heureuses qu'eux, alors qu'ils n'ont pas grand chose, qu'ils ne savent même pas ce qu'est le développement personnel? T'as déjà ne serait ce que regarder les émissions de Lopez en terre inconnue? Tu crois pas que ton discours est en total déphasage avec ces réalités là?

Notre société actuelle est ce qui nous rend malheureux, elle nous a corrompu et conditionné. Le développement personnel n'est qu'un moyen de se déconditionner et d'espérer être aussi heureux que ces gens là.

Pour en revenir à toi, tu es conditionné pour croire qu'il faut toujours plus, toujours plus changer, pour espérer être heureux. Je ne sais pas qu'est ce qui t'a gravé ça dans ta tête plus qu'aux autres, mais tu dois prendre conscience que la plupart de tes croyances t'envoient dans le mur. Et quelque part, tu le sens ça. Tu le sens en arrière plan ce malaise, comme si tu te mentais à toi même depuis tout ce temps.

Tu ferais bien de lire quelques bouquins de Frédéric Lenoir. Et voici une vidéo comme introduction au sujet du bonheur.

Prêt à te dépouiller de ce en quoi tu crois aujourd'hui, condition principale de ton bonheur?