[2589]

Bonjour. Alors ça fait 14 mois que je suis avec ma copine et on s'aime énormément. Malheureusement, vu que je fais mes études un peu loin, je ne peux la voir que les weekend.
Venons aux faits : Ma copine est dans une boîte où on ne la considère pas à sa juste valeur ; on la sous-paye, on lui montre aucune reconnaissance, on la presse comme un citron, on refuse de lui payer ses heures supplémentaire et on tique à les lui rendre en rtt. Elle est dans un service qui nécessite habituellement 5 temps pleins et au moins un stagiaire. Cependant actuellement et sans réelles volontés que ça change, ils ne sont plus que trois et la charge de travaille est énorme, ils sont tous les trois obligés de faire des heures supplémentaires tous les jours et n'ont aucunes pauses à par celle du repas. Pour arranger le tout, on leur met une grosse pression pour que tout le travail normalement effectué à aux moins 5 soit fait. Résultat, une de ces deux collègues est arrêté pour burn-out. Et la direction ne comprend toujours pas (ou fait semblant de ne pas comprendre) que ce qu'on leur demande n'est pas possible et que ce n'est pas en mettant une telle pression, en les relançant plusieurs fois par jours pour que des dossiers soit fait alors qu'ils n'ont même pas le temps de finir ceux qu'ils sont déjà en train de faire. Résultat, ma copine est crevée, stressée et mal dans sa peau.

Les solutions serraient qu'elle démissionne, mais vu qu'elle gagne une misère, qu'elle a eu des problèmes de voiture lui coûtant pas mal d'argent, financièrement, ça risque d'être difficile. ou alors chercher un autre boulot, mais elle est déjà hyper crevée de sa journée et n'a pas la force le soir.

Enfin pour montrer son mal-être, je vais vous transmettre un de ces messages : (je lui dit de lever le pied, qu'elle n'a pas à subir l’idiotie de ces supérieurs, surtout pour une boite qui la maltraite, elle fait son boulot et point, pas plus), et elle me répond : bah j'ai qu'à lever le pied de moi-même. J'ai qu'à avoir le courage de démissionner, de chercher ailleurs, et non de me rabaisser car je ne suis pas capable de faire les choses.

Et quand je lui dis qu'elle devrait aller voir le médecin pour se mettre en arrêt (je vous assure qu'elle en a besoin), elle ne veut pas le faire pour ne pas être jugée de "faible".

Enfin, elle a très peur des entretiens d'embauche car elle n'a pas confiance en sa rhétorique et car le dernier qu'elle a fait, le connard de DRH au lieu de juste refusé sa candidature, il s'est amusé à l'humilier.

Je suis désemparé et j'ai vraiment peur pour elle. J'ai pensé à faire pleins de choses :
1) chercher du boulot pour elle, faire les lettres de motivations et CV et les envoyer à sa place. Mais elle refuse catégoriquement de peur de devoir faire des entretiens pour un poste qui pourrait ne pas lui plaire.
2) Appeler sa boite et les menacer d'aller en justice si elle fait un Burn-out. Mais j'ai peur que ça retombe contre elle.
3) Appeler sa boite et les menacer d'aller voir la presse pour signaler tous les délits et mal-traitement qu'ils font, mais je n'ai pas d'autres preuves que les sms de ma copine et j'ai peur que ça retombe contre elle.
4) Elle a suivi une formation avec un homme que je pense bienveillant, qui lui a momentanément redonné confiance en elle et je pense qu'il pourrait soit la réconforter ou l'aider. Mais je ne sais ni comment il s'appelle, ni comment le contacter, et je connais ma copine, elle ne voudra pas me donner son contact par "peur" de le déranger et elle ne voudra pas que je l'aide de cette manière.

Bref je suis désemparé pour elle, j'ai peur pour elle et ne sait pas du tout quoi faire.

Pouvez-vous m'aider à trouver une solution svp ?

merci d'avance d'avoir au moins lu se long pavé.

[senechat]

Tu ne peux pas faire les choses a la place des gens.
C'est à elle de prendre les choses en main. La on est pas dans " j'ai pas de solutions" mais " j'ai des possibilités que je ne souhaites pas exploiter". Elle gagne une misère, elle peut pas aller dans un job alimentaire en attendant?(vu que la question du salaire ne se pose pas).

Je peux te dire qu'il va t'en falloir plus que ça pour faire bouger la presse et la justice. C'est du pipi de chat ça pour eux. Surtout s'il n'y a eu aucune plainte de la part des employes, rien qui alerte.

Y'a pas un délégué du personnel, des syndicats...?inspection du travail à la rigueur.

Si elle ne veut pas se bouger malheureusement...le problème sera toujours le même.

Désolée sans jugement ok ça a l'air d'être des cons à son taf mais on se demande limite si ta copine ne cherche pas à rester dedans...

[Homer]

Assez d'accord avec Senechat : le déclic doit venir d'elle.

Notre premier réflexe de mec est de chercher une solution mais, c'est pas forcément comme ça qu'elles fonctionnent. Si j'étais toi, je serais davantage dans l'écoute que dans la recherche absolue d'une issue de secours.

À part ça, votre relation roule comme aux plus beaux jours ?

[2589]

Merci de vos réponses. Je suis d'accord que faire les choses à ça place, ce n'est pas forcément la meilleur idée, mais je ne voyais que ça pour la soulager. Quand je dis gagne une misère, il faut être raisonnable, elle gagne 1350€/mois, mais c'est beaucoup moins que ce qu'elle mérite, dans une boite "normale", elle gagnerait au moins 150€ de plus pour le même job (et je dis bien au moins). Donc se retrouver au smic, c'est difficile mentalement (l'impression de régresser). Et elle n'a rien de coté (ou presque), ce qui fait que si elle démissionne, elle est dans la merde.

J'ai du mal à croire qu'une presse locale qui manque d'article ne serait pas du tout intéressée par des délits d'une grosse boîte implanté chez eux et par de nombreux mauvais traitement.

Je lui ai posé la question, et aussi incroyable soit-il, elle me dit qu'il n'y a pas de syndicat. Il faut que je lui parle de l'inspection du travail et du délégué du personnel.

Je suis d'accord et ça pour deux raisons : le manque de confiance en elle et surtout le syndrome de Stockholm (beaucoup plus présent en entreprise qu'on le pense).





A l'écoute, j'ai l'impression de le faire énormément et de ne même pas pouvoir faire d'avantage...

Sinon, on a eu une toute petite période de moins bien il y a 6 semaines environs, mais c'est la seule de notre histoire et là on est vraiment très heureux d'être ensemble et de tout points de vu, on n'a qu'une hâte, d'être fin mai que je puisse emménager avec elle.

[Homer]

Entrer en conflit avec sa boîte n'est pas donné à tout le monde. Si tu dis qu'elle se sent mal dans sa peau, je ne vois pas comment elle pourrait combattre à armes égales. Elle va se faire manger.

Et si tu l'aidais plutôt à chercher un autre job en lui filant des numéros à appeler ? Et tu la coaches pour les entretiens.

[2589]

C'est ce que j'essaie de faire, je lui envoie des offres d'emploi et l'aide pour la lettre de motivation. Et si on lui propose un entretient, je l'aiderais. Mais vu qu'elle est crevée, elle s'endort vers 21h30 et vu qu'elle fini le boulot vers 19h (au lieu de 17h30) et qu'elle est seule pour s'occuper de l'appartement, faire les tâches ménagères et qu'elle doit faire du sport pour son régime qui lui tient à cœur, c'est difficile de trouver du temps pour chercher du boulot ou pour postuler. (C'est pour ça que je voulais le lui faire vu qu'à partir d'aujourd'hui j'ai le temps de le faire)

[Homer]

Tu sais que si ta copine postait ici, elle se ferait sûrement remonter les bretelles. Dans la vie, on subit tous des coups durs, il faut apprendre à se faire violence.

Give a man a fish and you feed him for a day; teach a man to fish and you feed him for a lifetime

[pedro47]

salut 2589 !

Le mieux pour ta copine serait qu'elle pose des congés histoire de souffler dans un premier temps et ensuite se mettre à la recherche d'un nouveau travail moins pénible.

[senechat]

Envoyé par 2589

J'ai du mal à croire qu'une presse locale qui manque d'article ne serait pas du tout intéressée par des délits d'une grosse boîte implanté chez eux et par de nombreux mauvais traitement.

Tu planes.

Aucun journaliste ne prendra la responsabilité d'incriminer une entreprise sans preuves ça s’appelle de la diffamation publique. Les dires de 3 employés ne sont pas des preuves. Il faudrait qu'un journaliste d'une presse locale se fasse embaucher, mène une enquête interne avec une caméra cachée ou qu'il intercepte des écrits et ceci pendant plusieurs mois. Et encore, il ne pourrait pas donner le nom de l'entreprise. D'autant plus si les employés eux mêmes ne se plaignent pas. C'est un non événement pour eux.

C'est un peu comme si ta voisine se faisait battre et que tu demandais aux flics d'embarquer le mari mais que la femme ne porte pas plainte et ne le signale pas.

C'est ta copine donc tu es touché ça se comprend. Mais à l'échelle des horreurs qui se passent en entreprise, c'est du pipi de chat (je parle dans le sens ou les institutions ne vont pas remuer ciel et terre pour ça, qu'on se comprenne).

- Si tu contactes l'inspection du travail, qu'elle se déplace (ce qui m'étonnerait fortement de suite) mais que lorsqu'elle pose des questions ta copine ne souhaite pas en parler, tu ne peux rien y faire.

- Si tu lui envoie des offres mais qu'elle ne prend pas le temps de bosser, tu ne peux rien y faire.

- Si elle n'est pas pas prête à se mettre en arrêt ou en congés, tu ne peux rien y faire.

- Elle peut voir la médecine du travail, si elle ne veut pas en parler, tu ne peux rien y faire

- Elle peut prendre un dimanche aprèm pour postuler, si elle veut pas, tu ne peux rien y faire

Et ainsi de suite.

Tu ne peux pas demander à la terre de bouger si ta copine ne fait pas un moove. Je trouve que tu la victimise beaucoup trop et je pense que ça ne l'aide pas, bien au contraire.

Ce qui ne justifie en rien le comportement de ses employeurs.

[don Diego de la Vega]

Je trouve que tu la victimise beaucoup trop et je pense que ça ne l'aide pas, bien au contraire.

J'ai la même sensation.

Concrètement, quels signaux montreraient une situation pathologique ?


(pour le reste, la pression face aux employeurs, elle est de cet ordre là partout)