[Animale]

Salut

Je vous écris car longtemps, je n'ai pas eu l'impression de prendre les choses par le bon bout (et peut-être que c'est encore le cas en ce moment). J'ai voulu draguer en faisant des choses au-dessus de mes forces, a priori...
Je m'explique. J'ai longtemps nié, vis-à-vis de moi-même que j'avais deux troubles médicaux cohabitant l'un avec l'autre et qui sont franchement chiants.
J'ai fait un premier pas en suivant une TCC (depuis janvier 2016) à raison d'une séance tous les 15 jours, et j'ai appris à trouver des techniques de conversation pour réapprendre à m'intéresser aux choses les plus simples de la vie (et effectivement il y a des trucs intéressants !).

Concernant les deux troubles médicaux que je suis en train de traiter, à ma gauche (c'est symbolique) le syndrome d'Asperger. D'où la TCC pour gagner en intelligence sociale... et à ma droite le TDAH (troubles d'attention avec hyperactivité).

La suite dans le post suivant (je préfère découper pour que ce soit plus digeste).

[Animale]

Donc voilà, le problème que j'ai c'est que le TDAH est vraiment un truc horrible.
Les Asperger "simples" ont tendance à intellectualiser de base, mais quand on a décroché la cagnotte alors là c'est juste horrible, ça ne s'arrête jamais. Au point où j'entreprends de faire du sport pour me vider la tête, et un mois après j'arrête pour une raison de merde. Parce que ma partenaire ne m'envoie plus de message sur WhatsApp pour me notifier de quand elle y va... alors qu'en fait elle va simplement à la séance à la même heure que d'habitude et on peut s'y retrouver. Un truc con comme ça a cassé ma routine (côté Asperger) et m'a poussé à zapper sur autre chose (TDAH).

C'est horrible, j'ai l'impression de devoir être poussé en permanence pour ne pas me démotiver et me déconcentrer. Et ça doit être super explicite. Je suis dans un tel bouillon de trucs confus que c'en est d'autant plus dur de se fixer une ligne de conduite, un cadre.
Là on en vient au point essentiel. Par rapport aux femmes... étant Asperger, dans la théorie il me faudrait du temps afin d'intégrer les conventions et ne plus louper d'éventuelles occasions.
Mais ça entre en contradiction avec mon TDAH qui me rend particulièrement impatient et intolérant à la frustration, beaucoup plus que de simples Asperger sans hyperactivité... du coup j'ai l'impression de consacrer toutes mes forces à m'améliorer dans la séduction et ce n'est pas évident de se recentrer sur des choses plus platoniques (comme préparer des examens...). J'ai parfois des maux de ventre à penser que je ne suis pas encore prêt et que je devrais LÂCHER PRISE... mais tout de suite mon hyperactivité rapplique et me dit "non mon coco, ne lâche pas prise, ça va être le grand vide après si tu fais ça...".

Je ne sais pas si vous voyez où je veux en venir. Je SAIS que je pourrais tenter de lâcher prise, de mettre la séduction en pause, mais je me sens dans un tel chaos d'idées que cette perspective ne me réjouit pas des masses. J'ai le sentiment que ça va déboucher sur une frustration (prendre sur moi) et que je vais encore avoir mal au ventre après. Pourtant je me fais du bien régulièrement (et sans vidéos de charme).

Autrement j'arrive à parler avec des gens, ce n'est pas le problème. Mais il m'est déjà arrivé que ma socialisation prenne du plomb dans l'aile car la séduction ne marchait pas (je prenais un coup au moral du coup c'était tentant de m'isoler et de ruminer ça). Je préférais alors trouver des solutions immédiates (aller sur un site de rencontre par exemple). Il y a un mois j'ai discuté avec une femme, elle voulait un homme. Le souci c'est qu'elle n'habite pas du tout dans la même région que moi, que soi-disant elle n'a pas de fric et qu'elle est dans un pays lointain pour une opération. Je lui alors proposé de lui transférer des sous pour aller plus vite et qu'on ne perde pas de temps à parler sur Internet. Pour le moment ce sont plus de 500 euros qui lui ont été envoyés et on en est encore à parler par Skype...

J'avais conscience en faisant ça que possiblement je ne reverrais pas mon argent. Mais je préférais "perdre de l'argent", prendre ce risque-là et peut-être saisir une opportunité géniale... plutôt que laisser le temps faire et être de nouveau dans le flou quant à mes futures rencontres.

Allez-y, vous pouvez commenter !

[tron]

Tu mets en gras les deux syndromes alors que l'important c'est surtout ce qui se passe quand tu dragues, pourquoi ça te satisfait pas, pourquoi ça à l'air au dessus de tes forces.
A priori le rôle du psy c'est aussi d'apprendre à être heureux avec les syndromes, c'est le genre de truc que tu peux demander.

Ne mets pas tout sur le dos de ces syndromes.

[PoissonRouge]

Bonjour. Peux-tu nous parler de tes troubles médicaux ? Comment ils ont été détectés et validés par un professionnel ? Depuis combien de temps ?

[Animale]

Justement c'est l'objet de la prochaine consultation. Le 9 septembre.

Ben ce qui cloche principalement c'est que je ne suis pas sur le même tempo que les filles que je rencontre. Autant avant j'étais un débile complet qui ne faisait rien parce que sous emprise de Rispéridone et du coup il ne voyait pas ce qui se passait...

Autant là, j'aimerais choper en, allez, une heure grand max.

Mais j'y parviens pas.

J'ai fait un profil sur Tinder avec de belles photos mais malheureusement je n'ai aucun match à mon actif. Je ne sais pas quoi faire.

J'ai déjà réussi cet été à prendre des filles par la main voir la taille, mais pour ce qui est de les embrasser alors là il n'en était pas question, et je me suis fait friendzoner après...
C'est ça qui me tue. On dit qu'il faut aller vite pour avoir des chances de faire son affaire, mais avec mes situations ça ne semble ne pas s'appliquer... et d'autres fois où j'ai pris mon temps ben c'était pas ça qu'il fallait faire

[Animale]

Bonjour Poisson.

Pour le premier trouble, il a été détecté après un passage en hôpital de jour quand j'avais 3 ans et demi. Je suis depuis diagnostiqué et je sais depuis tout petit que j'ai le syndrome d'Asperger. C'est une affection d'une petite zone très importante du cerveau, nommée l'amygdale, qui régule les émotions et fait la navette avec le néo-cortex et les autres couches du cerveau dont je ne me rappelle plus le nom. En somme, c'est le lien entre les émotions et la raison qui est abîmé dans le cadre du syndrome d'Asperger, et du coup ça amène à être perdu socialement, à ne pas savoir comment se comporter.

Le second trouble, le TDAH, a été détecté par un pédopsychiatre à l'âge de 9 ans. On a d'abord essayé un psychomotricien avec mes parents pour essayer de me canaliser (je courais et sautais partout dans la maison, il m'arrivait même de faire le tour de la table en courant). Il y a eu des progrès mais globalement j'étais assez agité.
Depuis ce moment-là, passage par un pédopsychiatre suivi de mes 9 à mes 19 ans. On m'a donné un traitement, le Rispéridone qui, franchement... n'est pas ce qu'il y a de plus adapté pour traiter le TDAH. Alors oui, ça calme bien, tu dors beaucoup mieux (c'est un neuroleptique), mais à l'intérieur de moi-même je me prenais toujours autant la tête et rationalisais toujours autant. Je n'ai jamais eu un seul progrès en terme d'organisation personnelle, d'attention et de rigueur (qui sont des symptômes éminents du TDAH).

Avec accord de mon pédopsychiatre j'ai décidé de basculer sur une thérapie cognitivo-comportementale, qui elle s'intéresse réellement à tes circuits nerveux et te donne des clés pour te recâbler comme il faut (enfin, comment toi tu en as envie afin de trouver ton équilibre personnel).

[tron]

Ce que je veux dire c'est que fait d'avoir une attention instable, d'arrêter le sport pour des raisons de merde c'est assez classique par exemple. Il ne faut pas confondre la cause et les facteurs potentiellement aggravant d'un problème, les syndromes ne sont que rarement les réelles causes d'un problèmes mais ils n'aident pas.
Il y a des psy qui estiment qu'il ne faut pas dire aux patients qu'ils ont un syndrome parce que les gens ont tendance à résumer tous leurs malheurs avec et que du coup ils n'évoluent pas. On n'évolue que si on pense qu'on a une influence sur la cause de nos problèmes.


Donc je pense qu'il vaut mieux mettre de côté sans ignorer ces questions (de toute façon pas 0,5% des gens ici savent ce que c'est le TDAH) et voir comment ça se passe quand tu rencontres une fille qui te plait. Est-ce que t'arrives à discuter avec? Est-ce que tu prends du plaisir à avoir une discussion?

[Animale]

Oui Tron, je conviens que certaines choses (le sport), n'importe qui peut y être soumis sans être hyperactif... mais où est alors la limite entre le "normal" et le "pathologique" ?

Est-ce que c'est normal ou pathologique de ressasser pendant des semaines entières la même pensée, et de ce fait épuiser 75% de sa journée pour ça ? Au point de ne pas s'organiser dans les autres sphères de sa vie ? Est-ce que c'est normal ou pathologique d'avoir l'impression de nager dans l'inconnu, de naviguer à vue, et d'être inquiet de ça ? En somme, est-ce que c'est normal ou pathologique de vouloir contrôler les pans de sa vie pour limiter le plus possible l'incertitude ?

Eh bien avec une fille oui ça m'arrive de prendre du plaisir à discuter. Là où c'est problématique c'est dès qu'il y a du contact physique. C'est là qu'intérieurement je pète un câble (dans le sens ne pas savoir comment faire, pas savoir m'adapter, m'ajuster). A fortiori quand je tente quelque chose et que ça ne passe pas. Je n'arrive pas à débriefer à froid et à trouver après coup ce que j'aurais pu faire (plus fun / moins obsédé / plus vite / plus doux / plus lent / plus punchy...).
Et donc je tourne en rond, encore et encore.

J'ai l'impression d'avoir tant galéré, à l'aube de ma troisième décennie, que j'ai envie d'un bon coup d'accélérateur pour enfin profiter et arrêter d'avoir des maux de ventre à cause du stress et de l'inquiétude de cette vie dont je ne sais pas quels contours elle prendra.

(pour les 0,5% de gens qui ne savent pas, certes, mais je peux te jurer que quand t'as ça tu sais très bien ce qu'il en est et crois-moi c'est loin d'être drôle au quotidien)

[PoissonRouge]

Je suis d'accord avec Tron. Ça vaudrait peut être le coup de laisser de coté le pathologique pour voir s'il y ne peut pas exister d'autres raisons à ton comportement.

Tu parles de ces ruminations mentales et de ces inhibitions à tes médecins ? Ils en pensent quoi ?

[tron]

Dans ce que tu me dis je vois aussi des trucs traits classiques comme chercher à contrôler sa vie, je dis pas que c'est bien mais en soi ça n'est pas rattaché à une pathologie spécifique. Ca veut pas dire que les syndromes sont pas un facteur aggravant ou qu'ils le sont forcément.
La question de la pathologie est intéressante d'un point de vue administrative parce que pour avoir une aide il faut correspondre à une case et d'un point de vue scientifique pour catégoriser les gens et tenter de balancer des généralités certes pertinentes mais un peu à la louche sur eux (genre 30% des dépressifs auront tel comportement et 30% auront l'exacte opposé, 40% n'auront ni l'un, ni l'autre).
Sur un plan thérapeutique on se limite à savoir ce que tu voudrais dans ta vie même si il faut pas ignorer non plus les syndromes.


Si t'arrives à prendre du plaisir en discutant avec une femme c'est qu'à priori t'as déjà le minimum vital pour séduire.
Les relations amoureuses passent forcément par du contact physique bien sûr, si t'en dis un peu plus sur les situations qui posent problèmes on peut t'aiguiller. En tout cas plus il y a d'affection entre un homme et une femme, moins ce genre les problèmes de ce genre sont envahissants.