Fabigobi,
La chute du désir chez les femmes en couple (plus rapide que celle des hommes) est un phénomène bien connu, bien documenté, qui a fait l’objet de nombreuses publications scientifiques avec des explications plus ou moins convaincantes dépendant largement de la discipline à laquelle se rattache l’auteur de l’article.
Après il y a le bouquin d’Esther Perel, «*l’intelligence érotique*», que je trouve super intéressant. Grosso modo sa théorie est que trop d’intimité tue la sexualité. D’où l’intérêt dans un couple de préserver l’inconnu, l’imprévu, et la nouveauté en gardant de la distance, en cultivant son jardin secret en sachant être égoïste et centré sur soi, en abandonnant toute idée de couple fusionnel. Il faut rester la personne qui a su séduire l’autre et dont il est tombé amoureux, rester un objet de fantasme. Donc une première piste, qu’est-ce qui lui a plu chez toi et comment elle te perçoit maintenant ? Genre elle a rencontré un mec drôle, actif et bavard et elle se retrouve avec un type qui rentre du boulot, s’affale dans le canapé, ne desserre pas les dents et n’en fiche pas une (c’est un exemple). C’est valable dans l’autre sens, tu rencontres une fille élégante et toujours soignée et tu te retrouves avec une mère de famille qui erre en jogging informe empestant le vomi de bébé.
Enfin, l’érotisme dans un couple, ça se crée et ça s’entretient par des mots, par des gestes, par des jeux. Tu ne peux avoir envie d’un gâteau au chocolat que si tu en as un sous le nez ou que l’idée d’un gâteau au chocolat te trotte dans l’esprit parce qu’on t’y a fait penser.
Sinon, il y a des solutions extrêmes. Tu t’engages dans l’armée, tu vas travailler sur une plateforme pétrolière ou sur une base polaire. Tu peux aussi devenir astronaute. Là tu as deux, trois, quatre, six mois de manque et de frustration absolue, avec zéro dispute, que des échanges sympas, trop courts, la machine à fantasme qui tourne à bloc et une idéalisation totale de l’absent(e). Et là quand tu vas rentrer, c’est le feu d’artifice garanti, avec un crédit intégralement renouvelé à chaque retour. On est pile dans ce que décrit Perel et ça peut durer des années, beaucoup plus que trois ans.
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