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Vieux 12/10/2015, 18h14
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Par défaut Petit manuel de la dépendance affective

EDIT 24/04/2019: A l'occasion de mon retour sur le forum et à la relecture de cet article, je tiens à préciser qu'il ne s'agit que d'un point de vue et nullement d'un élément scientifique ou autres. Il n s'agit que de ressentis, d’expérience que je partage. Bonne lecture !


Bonjour à tous,

Après une soirée et une nuit à parler de dépendance affective avec pleins de gens, je me suis dit que je ne pouvais pas tout garder pour moi car il y a là des éléments très intéressants à traiter il me semble.
Sachez que je suis moi même dépendant affectif mais je me soigne

Alors il faut savoir que j'ai eu envie d'écrire à ce sujet car on voit régulièrement des sujets comme "nice guy/nice girl", des termes comme "needy", on parle aussi de LSE ! Il y a (à mon sens) dans ce jargon et dans tout cela un dénominateur commun: La dépendance affective.
J'ai remarqué que beaucoup de personne qui cherchent de l'aide sur le forum peuvent souffrir de cette dépendance qui est un mal répandu. Cibler sa problématique c'est aussi orienter un travail de fond... et fixer des objectifs en connaissance de cause.

kesako la dépendance affective ??

La dépendance affective, comme son nom le porte bien, est le besoin pathologique de l'affection d'autrui.

Comment est elle caractérisée ? L'immense majorité des cas se positionnent par rapport à des situations dans leurs vies selon 3 rôles qui peuvent s'inverser, évoluer: Le sauveur, La victime ou Le bourreau.

Ces 3 positionnement de comportement sont particulièrement présents dans les "routines comportementales" du dépendant affectif.

Les origines de la dépendance affective

Bien sûr, la dépendance affective ne survient pas par hasard. "A l'origine, ce sont principalement des enfants qui n'ont pas reçu suffisamment de marques d'attention affectives. Petits, souvent, ils n'ont manqué de rien, enfin d'un point de vue matériel. Par ailleurs, ils ont sans doute intégré des messages du type "sois gentil, tu vois bien que maman est fatiguée" ou "laisse ton père tranquille, il a eu une journée difficile". Résultat, l'enfant apprend au fil du temps à passer toujours après l'autre. Tout jeune, il s'habitue à prendre en compte la fatigue de sa mère, les soucis de son père, ou encore le sommeil de sa petite soeur...

Une fois adulte il persiste à croire que pour être aimé, il doit avant tout satisfaire les besoins des autres qui sont prioritaires. Il finit même par les confondre avec les siens. Résultat, il dépend en majorité du regard des autres !

Les signes de la dépendance affective ?

La peur d'être seul

Sortir seul au cinéma, comme au restaurant, n'est pas vraiment envisageable. Au quotidien, ces personnes ont recours plus que les autres aux nouveaux outils informatiques relationnels (autrement dit les réseaux sociaux).
Au bureau, elles sollicitent excessivement l'avis des autres, quand elles ne cherchent pas en permanence à leur rendre service. Souvent sous couvert de gentillesse. En réalité, elles recherchent sans cesse des marques d'amour et de gratification.

Le bonheur, responsabilité d'autrui

En couple, vous avez peut être remarqué mais elle est près de vous et vous accorde de l'attention : je suis heureux.
Elle part en week-end seule: je suis malheureux
Comme un interrupteur, elle est là (bouton ON) ça y'est c'est le bonheur intense, l'amour fou, la passion, l'idylle !
Elle n'est plus là (bouton off) ma vie est un enfer, je suis malheureux car personne ne m'aime.

L'angoisse du désaccord
Les dépendants affectifs ne se prennent pas en compte. Prêts à tout pour être aimés, ils ont une capacité d'adaptation très élevée. Ce sont de véritables caméléons ! "Comme tu veux" pourrait être leur credo relationnel, leur existence est suspendue aux desiderata de l'autre.
C'est pourquoi le moindre désaccord est vécu comme dramatique, entraînant le sentiment qu'on ne les aime plus. Au final, ils ne savent plus vraiment qui ils sont, ce qu'ils aiment, et ce dont ils ont besoin.

Des attentes jamais satisfaites
Le drame du dépendant affectif est de ne jamais être satisfait de ce qu'on lui donne. Il est toujours déçu parce qu'il ne reçoit pas l'amour comme il le souhaiterait. Quelles que soient les marques d'affection qu'on lui témoigne, ce ne sont jamais les bonnes, ou jamais assez. Prêt à tout pour qu'on l'aime, il ne se sent jamais suffisamment apprécié à sa juste valeur, lui qui fait tant pour l'autre.
Résultat, son insatisfaction chronique l'oblige un moment ou l'autre à basculer dans un comportement inverse où affluent les reproches. Déroutant ainsi totalement une amie, un amoureux ou bien un collègue de bureau, jusqu'ici habitué à son extrême gentillesse. Surpris, ces derniers peuvent prendre alors une certaine distance, même momentanément, qui contribue néanmoins à semer le trouble chez le dépendant affectif, qui se sent alors rejeté...

La douleur de la rupture
Toutes ruptures fait mal et peut prendre du temps à cicatriser... Nous avons tous vécu des séparations qui nous ont fait souffrir et parfois nous ont mené vers ce forum... Toutefois, je pense que la rupture ne s'effectue pas à la même échelle pour le dépendant affectif. La rupture va impacter tous les éléments de la personnalité avec un sentiment de morcellement, d'impossibilité de remonter la pente et une tendance à la victimisation... Le temps pour remonter la pente est, je pense, plus longue pour le dépendant qui cherchera le salut... dans une nouvelle relation où il pourra "consommer" encore l'affection dont il dépend...



Sortir de la dépendance affective

En consultation, il est rare bien sûr, qu'une personne se définisse comme dépendant affectif. La plupart du temps, la problématique tourne autour de la difficulté à se faire des amis, à entretenir de bonnes relations au bureau, ou en amour. La plainte tourne souvent autour du fait, que personne ne les apprécie à leur juste valeur ou pire, ne les aime ! Les pistes pour en sortir résident en premier lieu dans une meilleure estime de soi. Il s'agit de leur faire comprendre qu'ils sont aimables, et qu'ils n'ont pas besoin d'en faire autant, voire trop.
Mieux se connaître va alors permettre de mieux cerner ses propres besoins, et s'autoriser à les satisfaire, et à s'aimer. Parfois un travail thérapeutique est nécessaire pour prendre conscience qu'au final, ils sont responsables de leur bonheur, et que celui-ci ne repose pas sur l'attention que l'autre leur donne ou pas.


Le mot de la conclusion: à mon sens, le nice guy n'est qu'un symptôme d'une dépendance affective. cette dépendance amène alors un manque de calibration et un manque d'honnêteté dans nos approches car au final... on n'est pas interessé par cette fille mais juste par ce qu'elle peut nous apporter... c'est à dire, comme une drogue, nous apporter une dose d'affection, chose après lequel on court mais soyons honnête...ce ne sera jamais suffisant.
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Si je te suis, tu me fuis. Si je te fuis, tu me suis.
Une philosophie de séduction vaut mille techniques.
Ce ne sont pas les actes qui influencent l'avis des gens, mais la façon dont on les assument. (Droits d'auteur pour Barney )

Mon ancien journal ? il se trouve ici: http://forum-seduction.artdeseduire....tml#post728318
la dépendance affective ? : http://forum-seduction.artdeseduire....108-post1.html

Dernière modification par insaad ; 24/04/2019 à 12h53
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